La région de Huaraz au Pérou, en plein cœur de la Cordillère Blanche, est un passage presque obligé pour tous les amoureux de grands espaces et de trekking. En effet, il y a de nombreux sentiers de randonnée à faire autour de Huaraz, que ce soit à la journée ou bien sur plusieurs jours. Durant notre voyage au Pérou, nous avons fait un passage d’une semaine dans cette région pour faire le trek de Santa Cruz sur 4 jours/3 nuits. Cette aventure aura été riche en rebondissements et en émotions. On vous explique tout ce qu’il faut savoir pour bien préparer son trek et on vous partage notre retour d’expérience épique ! 🙂
Trek : Août 2019
Un voyage au Pérou en préparation ? Jetez un œil à notre guide complet.
- Quelques informations sur le Trek de Santa Cruz
- Comment faire le trek de Santa Cruz ?
- Nos étapes du trek de Santa Cruz, récit de notre épopée en autonomie !
- Quel équipement prévoir pour le trek de Santa Cruz ?
- Comment se rendre à Huaraz et accéder au sentier du trek de Santa Cruz ?
- Comment gérer la nourriture et l’eau pendant le trek ?
- Vous préférez être accompagné d’un guide pendant ce trek ?
Quelques informations sur le Trek de Santa Cruz
Le trek de Santa Cruz est une randonnée de 4 jours et 3 nuits traversant le parc national Huascarán au milieu de la Cordillère Blanche. Ce parc a été déclaré réserve de biosphère en 1977 et désigné patrimoine naturel de l’humanité par l’UNESCO en 1989. Les paysages y sont restés naturels, loin de toutes activités humaines. Pendant quatre jours, vous êtes presque seuls au milieu des montagnes et ça fait un bien fou !
Un sentier facilement repérable
Ce trek est facile à suivre, encore plus si vous repérez le sentier en amont sur l’application Maps.me, une application de cartographie gratuite hyper pratique en voyage (on en parle par ici). Nous avions acheté une carte topographique locale en plus sur place mais franchement, elle ne nous a jamais servie. Maps.me était bien plus précis.
A noter, certains magasins d’équipements de trekking à Huaraz peuvent proposer soit les cartes topographiques originales soit des copies pour moins chers, le résultat visuel est similaire.
De nombreuses zones de campement
Ensuite, il y a de nombreux camps définis tout le long du trek, certains plus aménagés que d’autres (avec coin toilettes ou sans rien du tout), certains officiels d’autres non. Bien sûr, tous ces camps restent dans tous les cas très rudimentaires et basiques. Ils sont indiqués sur Maps.me, ce qui est très pratique.
Tarif d’entrée du parc national Huascarán
Le trek se trouvant sur un parc national protégé, une entrée à payer vous sera demandée. Si vous partez avec une agence, le prix sera inclus dans la prestation, il me semble. Sinon, vous devrez vous acquitter de votre entrée soit en le faisant directement à Huaraz, renseignez-vous auprès de votre hébergement pour savoir où le faire exactement, soit directement sur place au début du sentier.
Personnellement, nous avions prévu de payer l’entrée directement sur place à Cashapampa mais étant hors saison, il n’y avait personne. Nous avons également remarqué à la fin de notre trek, qui est le début du trek dans le sens plus populaire, que le guichet principal était fermé. Nous avons donc mis ça sur le fait que nous étions en Novembre, hors saison d’affluence, et qu’ils ne devaient pas s’embêter à ouvrir les guichets pour le peu de personnes à faire le trek en solo à cette période. Ceux le faisant par agence payent de toute façon leur entrée auprès de celle-ci.
Le prix du ticket d’entrée varie en fonction du nombre de jours que vous prévoyez de passer dans le parc. Comme il y a de nombreux sentiers de randonnée dans le parc, vous pouvez très bien ne faire qu’une randonnée à la journée comme faire plusieurs randonnées de plusieurs jours.
Grille tarifaire 2019 pour les étrangers :
- 1 jour : 30 Soles
- 2 à 3 jours : 60 Soles
- 4 à 30 jours : 150 Soles
Il semblerait que pour le trek de Santa Cruz, il est possible de payer 60 Soles, au lieu des 150 Soles normalement car 4 jours dans le parc, en achetant son entrée directement à Huaraz au bureau du quartier général du Parc National Huascarán (Jefatura del Parque Nacional Huascaran – adresse : Jr. Federico Sal y Rosas N° 555 – Huaraz). Renseignez-vous sur place.
Caractéristiques du trek de Santa Cruz
- Type : Aller
- Niveau : Moyen. La randonnée demande d’être un minimum préparé à une randonnée de plusieurs jours en montagne. Le point important à ne pas négliger est la haute altitude de ce trek. Il est important de s’accorder un temps d’acclimatation suffisant, de l’ordre de quelques jours, avant de se lancer sur ce sentier au risque d’être atteint du mal des montagnes.
- Durée estimée : 4 jours
- Distance : 52 km
- Dénivelé positif cumulé : 2750 mètres environ
- Dénivelé négatif cumulé : 1950 mètres environ
- Meilleure période : pendant la saison sèche, de Mai à Septembre
Comment faire le trek de Santa Cruz ?
Avant tout chose, pour faire le trek de Santa Cruz, il y a deux options : passer par une agence et donc le faire en groupe ou le faire en solo et totale autonomie. En fait, il y a même une troisième option possible qui est de simplement passer par un guide de randonnée privé pour ne pas faire le trek en groupe mais quand même être accompagné.
- Par agence avec guide : Dans le premier cas, si vous passez par une agence, vous partirez en groupe d’environ 10 à 15 personnes en moyenne avec un guide accompagnateur, voire deux selon les agences et le volume du groupe, et un muletier s’occupant des mules qui porteront vos bagages. Tous les repas, le transport depuis Huaraz et l’équipement de camping seront également inclus. Comptez en moyenne 180$ par personne. En dessous de ce prix, vous n’aurez pas un service de qualité et les guides et accompagnateurs sont exploités pour un salaire de misère. Et on ne parle même pas du respect des animaux porteurs qui, plus vous paierez un prix très bas, plus il sera négligé. Donc choisissez votre agence en conscience s’il vous plait.
- En solo sans guide : si vous préférez rester en complète autonomie et partir seul, c’est possible ! Et c’est ce que nous avons fait. Le trek est totalement faisable sans guide, il n’y a absolument aucune difficulté mis à part l’altitude qui peut vous jouer de mauvais tour si vous n’êtes pas bien acclimaté. Prévoyez simplement d’être en autonomie totale pendant 4 jours (équipements, nourritures, eau) car vous ne croiserez aucun village ni habitation à part au début et à la fin du sentier.
- En solo avec un guide privé ou simplement un muletier : en haute saison, vous pouvez apparemment facilement trouver un guide local ou un muletier directement depuis les villages de départ Cashapampa et Vaqueria.
Pour avoir croisé un groupe organisé par agence pendant notre trek, nous avions de la peine pour les mules et chevaux utilisés pour porter les bagages, alimentation et équipements. Ils nous paraissaient vraiment chargés. Les animaux et leur muletier partent chaque matin avant le groupe de marcheurs afin que le camp soit installé avant que le groupe arrive en fin de journée. Ils ne doivent donc pas faire beaucoup de pose.
En toute honnêteté, si vous limitez vos affaires au strict minimum pour 4 jours de marche, c’est tout à fait possible de porter vous-même votre sac. Quand bien même, vous n’êtes pas très habitué à randonner plusieurs jours avec une charge semi-lourde sur vos épaules, limitez quand même le poids de votre sac au maximum afin de ne pas faire subir cette charge aux mules qui ne vous accompagnent pas par plaisir. Vous pouvez même, dans certains hébergements de Huaraz, laisser une partie de vos affaires en sécurité le temps de votre trek. Pensez-y. 😉
Nos étapes du trek de Santa Cruz, récit de notre épopée en autonomie !
Jour 1 : Huaraz – Cashapampa – Laguna Ichiccocha
Pour débuter notre trek de Santa Cruz, il fallait que nous rejoignions Cashapampa, notre point de départ de marche, qui se trouve à 95 km de Huaraz. Nous avons fait le choix de prendre le sentier à l’envers du sens habituel pour, d’une part, être plus tranquilles sur le chemin et simplement croiser les autres marcheurs plutôt que de les suivre. D’autres part, nous avions lu que la partie du sentier vers Cashapampa était très rocailleuse et nous préférions la faire en montée, donc en partant de Cashapampa, plutôt qu’en descente. En effet, nous avons fait ce trek pendant la saison des pluies, les rochers pouvaient donc devenir glissants ce qui est plus risqué et pénible à descendre qu’à monter.
Sur les explications données par le gérant de l’auberge où nous dormions à Huaraz, nous sommes allées attendre aux aurores (vers 4h50 du matin) le premier colectivo qui nous permettait de rejoindre Cashapampa au plus tôt pour ne pas attaquer notre marche trop tard. La nuit était encore bien présente et la ville encore bien endormie. Le point de passage du colectivo qu’on nous avait indiqué n’était pas très précis. Il n’y avait pas d’arrêt officiel ni de panneau. Nous avions seulement un croisement de rue comme repère. Heureusement que nous avons croisé une dame une fois sur place qui nous a gentiment indiqué que nous devions aller un pâté de maison plus loin. Elle même prenait ce mini-bus.
Nous avons donc rejoint dans un premier temps la ville de Caraz, dans un minibus d’une quinzaine de places assises plus bondé qu’il ne le pouvait et avec sur nos genoux, nos deux gros sacs de voyage reconvertis en sac de trek pour l’occasion. Nous avons payé 7 Soles par personnes pour un trajet qui a duré environ 1h30 de mémoire.
L’hostel de Huaraz où nous dormions nous a permis de stocker le gros de nos affaires inutiles pour le trek en sécurité dans un local fermé à clé. Nous avons simplement acheté un grand sac au marché, comme ceux que tous les locaux ont, pour y mettre toutes nos affaires.
Nous étions à l’hostel Big Mountain Hostel (voir les tarifs ici) qui était très sympa tout comme le gérant. Nous avons juste eu la malchance d’avoir quelques puces de lit dans le premier dortoir où nous étions. Le gérant nous a directement changées de chambre quand nous le lui avons mentionné et nous a acheté une bombe anti-puces pour désinfecter nos sacs. Les aléas du voyage.
Arrivées au Terminal de mini-bus « Caraz-Huaraz », nous demandons confirmation aux chauffeurs présents sur le parking pour être sûres de savoir où prendre le colectivo pour rejoindre Cashapampa. Comptez une quinzaine de minutes de marche jusqu’à l’autre station (pour info, sur Maps.me la station s’appelle « Collectivo/Taxi station to Cashapampa / Parón »).
Une fois arrivées là, vous saurez que vous êtes au bon endroit car il devrait y avoir des chauffeurs en train de vous rabattre en indiquant leur destination. Les mini-bus se remplissent au fur et à mesure que les gens arrivent et partent dès qu’ils sont plein. Ce mini-bus était plus petit que le premier et c’est donc vite rempli. A peine 15min que nous étions là qu’on partait déjà pour Cashapampa. Ce trajet nous aura coûté 15 Soles par personne pour un trajet de près d’1h30 environ. La route étant bien cabossée, le trajet se fait à vitesse très réduite.
C’est partie pour 4 jours de marche !
Déposées directement au début du sentier de Santa Cruz à Cashapampa (2900m d’alt.), nous attaquons enfin notre randonnée ! C’est partie pour environ 5h de marche jusqu’au point de campement se situant entre le lac Ichiccocha et le lac Jatuncocha. Le campement le plus souvent utilisé par les randonneurs, notamment les agences, se trouve un peu plus tôt et s’appelle Llamacorral. Nous avons préféré pousser plus loin pour ne pas avoir une trop grosse journée le lendemain.
Saison des pluies oblige, nous sommes accompagnées par une petite pluie persistante une bonne partie de la marche. Mais les jours suivants promettaient d’être plus cléments. Nous aurons eu la chance d’avoir une belle éclaircie le temps de manger, juste ce qu’il nous fallait.
Plus on s’éloigne de la civilisation, c’est-à-dire très rapidement, plus les paysages de nature à l’état pur de la Cordillère Blanche s’offrent à nous. C’est magnifique ! Le début d’une belle randonnée qui s’annonce.
Enfin, ça c’est ce qu’on croyait…
Rapidement après le repas du midi, Candie commence à avoir le ventre en vrac. Quelque chose est mal passé. Comme elle le dit si bien, heureusement que nous étions hors saison touristique et que nous avons vu presque personne sur les sentiers car les buissons auront été ses meilleurs amis pour cette journée…
Après presque un an de voyage dans les pattes, la fatigue physique s’était mine de rien bien installée. C’est donc avec cette fatigue déjà présente que nous nous sommes lancées sur ce trek. Malheureusement, celle-ci n’aura pas fait de cadeau à Candie ce coup-ci.
La deuxième partie de la journée aura donc été un peu difficile pour elle, non pas à cause du sentier en lui-même qui n’était pas particulièrement compliqué mais bien à cause de son mal de ventre.
Le soir venu, nous sommes contentes de poser notre campement à côté d’une petite cahute aux murs de pierre et au toit de tôle à moitié arraché. L’endroit parfait pour mettre nos sacs à l’abri de la pluie pour la nuit. Nous étions seules au monde au milieu de nulle part. Un calme reposant autour de nous avec comme seul bruit de fond une rivière en contrebas.
Candie ne se sentant toujours pas vraiment mieux, elle a essayé de manger un peu sans grand succès.
Infos pratiques de cette 1ère journée de randonnée dans la cordillère Blanche
- Durée : Environ 5h
- Distance : 13,40 km
- Dénivelés positifs cumulés : 936 mètres environ
Jour 2 : Laguna Ichiccocha – Laguna Arhuaycocha – Taullipampa
C’est réveillées par des bruits de pas lourds autour de notre tente que nous ouvrons les yeux ce deuxième jour. Intriguées, nous sortons la tête de la tente pour nous retrouvées face à une famille de vaches et leurs deux petits veaux, curieux de nous voir là. Les joies de la nature. 🙂
Une fois la curiosité passée, chacun est rapidement repartis de son côté. Candie, quant à elle, se sentait toujours barbouillée et ne put une nouvelle fois pas avaler grand chose au petit déjeuner. Mon inquiétude commençait à grandir doucement, espérant que ce n’était pas les premiers symptômes du mal des montagnes qui faisait leur apparition et que Candie serait capable d’aller jusqu’au bout du trek. Car plus nous avancerons, plus nous nous éloignerons des habitations et plus il sera compliqué de réagir si la situation empire. On poursuit malgré tout notre route, Candie s’en sentant capable, simplement fatiguée.
Cette journée aura été assez longue car nous avons fait un crochet vers le lac Arhuaycocha qui vaut le coup d’être vue, soit environ 9km aller-retour en plus que le sentier classique.
Le chemin passe en partie dans ce qui nous a semblé être le lit de la rivière asséché. Par endroit, nous n’étions pas très sûres du chemin que nous devions suivre mais grâce aux traces de pas et à Maps.me nous devinions que nous étions bien dans la bonne direction. Nous arrivons au camping Jatunquisuar où nous faisons une petite pause pour reposer nos douloureuses épaules. C’est à partir d’ici que nous avons le choix de grimper vers la gauche pour nous diriger vers le lac Arhuaycocha et faire l’aller-retour, ou bien de poursuivre sur le trek de Santa Cruz classique et de ne pas aller jusqu’au lac. Nous nous posons la question. Nous sondons l’état de fatigue de Candie puis nous nous lançons dans le petit kilomètre de grimpette à faire pour rejoindre le mirador Alpamayo où le sentier vers le lac débute. Ça serait dommage de ne pas y aller et d’arriver trop tôt au campement où nous n’aurions rien à faire. Quitte à être dans ces magnifiques montagnes, autant en profiter à fond.
Au mirador, nous avons eu la présence d’esprit et l’excellente idée de laisser nos sacs un peu en retrait du sentier, cachés derrière des buissons pour ne pas avoir à les traîner sur notre dos pour cet aller-retour. C’est donc avec une gourde d’eau à la main que nous nous lançons vers le lac.
Le sentier est plat et facile à travers la pleine jusqu’au camp de base Arhuaycocha Alpamayo. La petite difficulté arrive pour faire le dernier kilomètre jusqu’au lac avec une centaine de mètre de dénivelé positif. Une bagatelle me direz-vous. Mais, il faut avouer qu’on commençait à en avoir plein les pattes et Candie était toujours bien fatiguée.
Une chose est sûre, la vue sur le lac Arhuaycocha et le glacier plongeant dedans valait cette peine. Un instant magique, seules au milieu de ce paysage.
Le retour nous aura paru durer une éternité avant de retrouver nos sacs à dos… Une fois cela fait, petite problématique, le sentier qui est censé nous permettre de redescendre par un autre chemin qu’à l’aller pour rattraper le sentier de Santa Cruz est invisible. Heureusement, nous voyons apparaître 3 randonneurs au milieu de nulle part mais dans la direction d’où est censé se trouver le sentier. Ils nous confirment bien que le chemin se trouve par là mais qu’il n’est juste pas très marqué. Et c’est le moins que l’on puisse dire.
Cette portion de sentier nous fait d’abord passer un peu dans la broussaille puis rapidement nous voilà sur un sentier assez étroite, à flanc de montagne, et un peu galère. Au final, une fois bien engagée sur ce chemin, nous nous sommes rendues compte que juste en contrebas, il y avait un deuxième sentier parallèle au nôtre mais bien mieux entretenu et plus large. Nous vous conseillons donc d’essayer de trouver le sentier du bas (sur Maps.me vous pouvez voir deux sentiers partant du Mirador Alpamayo vers Taullipampa qui se rejoignent en un seul. Nous avons dû prendre celui du haut et le mieux doit être celui du bas.).
Cette dernière portion de marche de la journée aura paru durer indéfiniment pour Candie qui n’en pouvait plus, à bout de force avec le peu qu’elle avait mangé dans la journée. C’est au campement Taullipampa (le premier sur Maps.me) que nous poserons notre tente, à nouveau seule au monde au milieu des montagnes.
Ce soir là, la brume est vite descendue rendant le moment encore plus mystique, accompagnée de chevaux tranquillement postés de l’autre côté du court d’eau proche de nous, le cadre était parfait.
Infos pratiques de notre seconde journée sur le trek de Santa Cruz
- Durée : Environ 8h
- Distance : 16,2 km
- Dénivelés cumulés : 608 mètres environ
- Point le plus haut : 4416 mètres
- Point le plus bas : 3858 mètres
Jour 3 : Taullipampa (4155m) – Punta Union (4750m) – Laguna Huiscash (4350)
Le réveillon de Noël le plus épique de notre vie
Ce matin là, nous nous réveillons en ne nous sentant pas totalement seule. Une présence se fait sentir proche de la tente. Et en effet, un chien est venu à notre rencontre. Il faut savoir que sur le trek de Santa Cruz, il n’est pas rare de croiser quelques chiens inoffensifs qui vous accompagneront un bout de chemin. Ils recherchent seulement un peu d’affection et de présences humaines.
C’est donc avec notre nouveau compagnon de route, que nous repartons de bon matin, Candie toujours très fatiguée mais dont l’état s’est stabilisé. Ce jours-là, nous avons le point culminant du trek à franchir !
Nous y serons arrivées en prenant notre temps. L’état de Candie m’aura au moins permis de pouvoir marcher plus tranquillement que nos randonnées habituelles et de ne pas souffrir du tout dans cette ascension. Il faut voir le bon côté des choses. 🙂 En temps normal, j’ai plus souvent l’habitude de traîner loin derrière Candie, pour ne pas dire tout le temps, plutôt que d’être devant elle à l’attendre.
Arrivées à Punta Union, le point le plus haut avec ses 4750m d’altitude, nous profitons de la vue incroyable sur les deux vallées qui s’offre à nous de part et d’autre de la montagne. Le bémol, nous sommes en plein courant d’air et la météo, qui avait été jusqu’ici très clémente malgré la saison des pluies actuelle, commence à tourner du côté de la vallée par laquelle nous devons continuer. Nous ne perdons donc pas plus de temps avant d’attaquer la descente.
Et là, la galère commence… Ou plutôt continue pour Candie. Ce trek aura été épique, je vous ai prévenu.
Après à peine quelques mètres de descente, Candie se retrouve coincée du dos avec l’impossibilité de faire un pas sans qu’elle ne souffre…
Petit flash back
Chose que je ne vous aie pas encore dite, mais qu’il est important de mentionner à cette étape du récit de notre aventureux trek de Santa Cruz, la veille au matin de partir sur le trek, Candie a fait un faux mouvement de la nuque en s’étirant les bras au réveil ce qui a fait apparaître une gentille, et vicieuse, petite douleur dans son cou. Ça commençait mal… Ça ne nous a pas pour autant arrêtées, bien qu’on ait failli annuler le trek tout de même.
Le courant d’air quelques minutes plus tôt et la descente a dû lui re-déclencher sa douleur dans la nuque et l’aggraver. A ce moment du trek, j’en menais de moins en moins large voyant la situation se compliquer de plus en plus. Candie essayait tant bien que mal d’avancer mais souffrait terriblement et à cette allure nous n’allions jamais arriver au campement le plus proche avant la tombé de la nuit. Nous n’avions « plus que » trois petits kilomètres à faire avec seulement du dénivelé négatif.
Ma tête s’est rapidement mise en action pour trouver une solution. Nous étions seule au milieu de nulle part, à deux jours de marche d’un côté ou de l’autre pour rejoindre les villages les plus proches. Il nous était impossible de planter la tente sur place, le terrain ne s’y prêtait pas du tout. Je ne voyais donc qu’une seule solution possible pour réussir à rejoindre la zone de campement la plus proche.
Ni une ni deux, je demande à Candie de me donner son sac à dos pour qu’elle puisse marcher sans avoir le poids du sac sur ses épaules. Premier objectif réussi, elle peut ainsi avancer un peu plus vite et en souffrant moins. Nouveau challenge, je me retrouve à porter deux sacs de randonnée de sûrement 6 ou 7 kilos chacun.
Je met le sac de Candie tant bien que mal devant moi mais il est grand, me cache la vue et en plus il glisse… Mauvaise technique.
J’essaye en me l’accrochant sur une épaule et en le portant à l’horizontal à bout de bras. Je tiens quelques centaines de mètre de plus.
Je tente en l’envoyant par dessus mes épaules à l’horizontal pour qu’il s’appuie sur mon propre sac, derrière ma tête, la meilleure technique de toutes bien qu’épuisante, et je galope devant tel un mulet bien chargé.
Une bonne glissade dans la boue et deux kilomètres plus loin, nous voilà, ENFIN, arrivées au campement. Candie me rejoins juste derrière.
J’ai à peine le temps de sortir la tente pour la monter qu’une pluie de grêle s’abat sur nous… La journée ne pouvait pas mieux finir. ^^’ Heureusement, nous nous étions mises à côté d’un gros rocher nous protégeant du vent et m’offrant un petit abris pour pouvoir cuisiner un bon plat de nouille chinoise pendant que Candie était allongée dans la tente pour soulager son dos.
Nous avons ainsi pu fêter le réveillons de Noël avec un bon plat chaud qui aura requinqué Candie ! On s’en souviendra de ce Noël !
Infos pratiques de cette troisième journée
- Durée : Environ 5h40
- Distance : 7,7 km
- Dénivelés positifs cumulés : 600 mètres environ
- Dénivelés négatifs cumulés : 900 mètres environ
Jour 4 : Laguna Huiscash – Vaqueria – Huaraz
Quatrième et dernier jour de randonnée. Candie va mieux du dos et le repas de la veille au soir lui a redonné des forces. Nous décidons donc d’en finir avec cette randonnée et de tout faire pour avoir le seul colectivo de la journée, qui doit passer vers 12h à Vaqueria et qui nous permettrait de rentrer sur Huaraz le jour même.
C’est donc sur une marche très soutenue et sur les rotules que nous terminerons ce trek en arrivant pile poil à 12h à Vaqueria.
Mais ça aurait été trop beau pour se terminer aussi facilement. En arrivant au village, une gentille dame nous annonce que nous sommes le 25 décembre, lendemain de Noël, et qu’il n’y a pas de bus ce jour-là normalement, en tout cas la probabilité est faible. Il y en aura un le lendemain. Cette annonce nous assomme. Nous n’avions qu’une envie : rentrer à Huaraz et en finir.
Une autre villageoise nous propose l’option du taxi mais c’est hors de prix. Nous ne désespérons pas et attendons quand même durant deux heures en espérant pouvoir peut-être au moins faire du stop. Plus de deux heures plus tard et sans avoir vu aucune voiture passer dans le bon sens, nous voyons débarquer un colectivo ! Au joie, au espérance ! Nous nous jetons dessus pour l’arrêter avec l’espoir qu’il reste deux petites places et qu’il va bien là où l’on veut. Coup de chance pour nous, c’est tout bon !
C’est donc sur une route bien défoncée que nous rejoignons Yungay où nous changeons ensuite de colectivo pour arriver à Huaraz.
Nous clôturons ainsi ce trek mémorable autant par ses paysages magnifiques que par les péripéties qui nous sont arrivées. 🙂
Infos pratiques de notre quatrième journée
- Durée : Environ 5h
- Distance : 14,5 km
- Dénivelés négatifs cumulés : 910 mètres environ
Quel équipement prévoir pour le trek de Santa Cruz ?
Si vous faites le trek en solo, il faudra que vous prévoyez tout l’équipement nécessaire pour camper et randonner. Soit vous avez votre propre équipement et c’est parfait. Soit vous pouvez louer ce qu’il vous manque à Huaraz. De nombreuses agences proposent la location de matériel de trekking. Comme nous n’avions pas notre équipement avec nous à part une tente achetée en Argentine et de légers sacs de couchage, nous avons opté pour louer ce qu’il nous manquait, à savoir : un réchaud, une casserole, des draps de sac chaud et des bâtons de trekking.
Attention si vous louez du matériel, vérifiez et testez bien le matériel dans l’agence au moment où ils vous le remettent. Nous nous sommes faites avoir par l’agence de trekking qui se trouve au rez de chaussée de l’auberge Big Mountain Hostel (où nous logions à Huaraz) qui nous a loué des bâtons de trekking dont deux sur les quatre ne tenaient pas ouvert, donc inutilisables. Et au retour, le gérant n’a rien voulu savoir et ne voulait pas nous les rembourser car pour lui les bâtons fonctionnaient. Il nous en aura remboursé qu’un seul après avoir fortement bataillé. Bien entendu, on ne vous conseille pas cette agence mais vous en avez plein d’autres à Huaraz.
Le principal à prévoir :
- Des vêtements chauds car il fait froid dans les montagnes et un K-way si vous êtes en saison des pluies ;
- Une casquette ou chapeau, de la crème solaire et des lunettes de soleil si vous y êtes en période de beau temps ou un bonnet et des gants en période fraîche ;
- De bonnes chaussures de randonnée (basses ou montantes selon vos préférences de marche) ;
- Des bâtons de randonnée seront appréciés pour soutenir vos genoux dans les montées/descentes ;
- Un sac à dos adapté à la randonnée le moins lourd possible pour éviter les douleurs de dos et d’épaules ;
- Des pastilles micropures ou une gourde filtrante type Lifestraw ou Water-To-Go pour l’eau ;
- Le nécessaire pour cuisiner et manger pendant quatre jours ;
- Une trousse de secours avec le nécessaire en cas de blessures, ampoules, etc. ;
- Quelques petits encas énergétiques pour les coups de mou. Vous pouvez trouver un stand de fruits secs en vrac à l’entrée du marché central de Huaraz.
Qu’avions-nous dans nos sacs pour cette randonnée ?
- Nos sacs à dos de voyage (Quechua et Arc’teryx)
- Une gourde d’1L + une bouteille d’eau d’1,5L chacune
- 1 pantalon de trekking
- 2 t-shirts + 1 t-shirt à manche longue
- 1 imperméable
- 1 t-shirt à manche longe pour la nuit + un bas pyjama long
- 2 paires de chaussettes
- 1 brassière de sport
- 2 sous vêtements
- 1 drap de sac polaire – loué sur place
- 1 sac de couchage température de confort 11°C (celui qu’on avait en voyage)
- 1 paire de bâtons de randonnée – loués sur place (qui ne tenaient pas, donc inutilisables)
- Le minimum pour la trousse de toilette
- 1 casserole + 2 assiettes et couverts de camping – loués sur place
- 1 couteau Opinel
- 1 lampe frontale
- 1 réchaud + 1 bonbonne de gaz – loué/acheté sur place
Faites un tour sur Hardloop.fr, le spécialiste français de l’équipement technique outdoor. Vous y retrouverez les meilleures marques de randonnée.
Comment se rendre à Huaraz et accéder au sentier du trek de Santa Cruz ?
Comment aller à Huaraz ?
Pour rejoindre Huaraz vous avez de nombreux bus au départ de Lima jour et nuit. Il faut compter environ 8h de trajet. Le mieux pour optimiser votre temps sur place et économiser une nuit d’hébergement est de prendre un bus de nuit jusqu’à Huaraz.
Pour vous citer quelques compagnies sûres : Cruz del Sur, Oltursa, Movil Bus. Il en existe plein d’autres. Nous étions personnellement passées par Oltursa pour faire Lima-Huaraz puis par Linea pour faire Huaraz-Trujillo. Notez bien que chaque compagnie de bus à son ou ses propres terminaux à des lieux différents. Renseignez vous donc bien sur l’adresse de celui de la compagnie que vous choisissez pour savoir d’où votre bus partira.
Quels transports prendre pour rejoindre le trek de Santa Cruz ?
Comme je le mentionnais dans le récit de notre aventure, vous allez devoir prendre des mini-bus pour rejoindre le départ du sentier de Santa Cruz.
Si vous commencez votre randonnée dans le même sens que nous, par Cashapampa, voici comment vous devez vous y prendre.
- Prendre un colectivo (mini-bus) très tôt le matin pour rejoindre Caraz (prix : 7 Soles en 2018 ; temps de trajet : environ 1h30 de mémoire)
- A Caraz, marcher une quinzaine de minutes pour rejoindre la station « Collectivo/Taxi station to Cashapampa/Parón » (nom sur Maps.me) et prendre un mini-bus (prix : 15 Soles en 2018 ; temps de trajet : environ 1h30)
- Se faire déposer à Cashapampa, au départ du trek. Les chauffeurs ont l’habitude à priori.
Attendez-vous à être serrés dans les mini-bus mais ça fait partie du jeu. Ils les remplissent parfois au maximum, même quand il n’y a plus de place.
Comment rentrer à Huaraz à la fin de son trek ?
A la fin de votre trek, pour repartir de Vaqueria vous avez le dernier mini-bus qui passe à 12h, de mémoire. Celui-ci vous permettra de rejoindre Yungay pour 20 Soles (2018) d’où vous pourrez prendre un autre mini-bus pour Huaraz pour 6 Soles depuis la même station de bus. Demandez à votre chauffeur de vous indiquer vers quel autre colectivo vous devez allez pour Huaraz. Vous devriez trouver facilement, il y a des départs dès que le mini-bus est plein, ce qui peut aller très vite suivant les périodes et les heures.
Comment gérer la nourriture et l’eau pendant le trek ?
En totale autonomie alimentaire
Pour faire le trek de Santa Cruz en solo, il faut être en totale autonomie alimentaire et en eau. Il n’y a aucun village le long du sentier.
Pour ce qui est des repas, nous avions loué un réchaud, une popote avec 2 assiettes, une casserole et 2 gobelets. Nous avions déjà les couverts. Nous avions également acheté 2 bonbonnes de gaz car nous avions prévu d’enchaîner sur le trek de la Laguna 69 à la base mais vu l’état de Candie nous avons dû annuler nos plans. Nous nous sommes donc servies que d’une bonbonne sur les 4 jours, que nous n’avons même pas finie.
Concernant la nourriture, nous avons fait le plein d’aliments secs non périssables au marché central de Huaraz (mercado central), une vraie mine d’or pour trouver des aliments en vrac. A l’entrée du marché central en passant par la rampe d’accès vous amenant au 2e étage, vous avez par exemple le stand « Katty Especias » sur la droite proposant plein de fruits et légumes secs en vrac ainsi que des graines, épices et condiments. Nous avons donc pris là nos réserves en fruits secs et acheté quelques épices pour assaisonner nos plats. Pour ce qui est des légumineuses, vous avez des petites boutiques à l’extérieur du marché dans une ruelle bordant le marché qui proposent riz, quinoa et autres légumineuses en vrac.
Liste de notre nourriture sur le trek de Santa Cruz
Pour résumer, voici la liste de ce que nous avions en nourriture (sachant qu’on avait prévu un peu large et qu’en plus Candie a très peu mangé pendant le trek donc il nous en restait à la fin de la randonnée).
- Riz acheté en vrac
- Quinoa en vrac
- Sachet de nouille type nouille chinoise (250gr)
- Fruits secs en vrac
- Avoine en vrac pour les petits déjeuné mélangé avec de l’eau chaude
- Paprika et sel
- De l’ail
- Quelques sachets de thé
Pour les quantités, nous avions compté environ 100gr de riz et/ou quinoa par personne et par repas.
La gestion de l’eau pendant 4 jours de trek
Pour l’eau, nous étions parties avec une gourde d’1L + une bouteille d’eau d’1,5L chacune. Ce qui nous faisait en tout 5L d’eau au départ sachant qu’il nous en fallait pour notre consommation de la journée et pour cuisiner soir et matin. Ce qui est bien avec le trek de Santa Cruz, c’est que vous croisez ou longez à plusieurs reprises des cours d’eau pendant les quatre jours. Il est donc facile de refaire le plein, ce que nous avons fait à chaque fois qu’on le pouvait. Aidez-vous de Maps.me pour repérer certains spots pour ne pas vous retrouver à court d’eau.
Conseils pratiques pour boire l’eau dans la nature
Lorsque vous faites le plein d’eau dans les cours d’eau, favorisez l’eau en mouvement, non stagnante, et vérifiez qu’il n’y a pas d’animaux qui pâturent en amont direct car l’eau aura plus de chance d’être contaminée de bactéries dans ces cas là. Mettez une pastille purifiante dans votre gourde pour stériliser un minimum l’eau si besoin ou bien encore mieux si vous avez une gourde filtrante directement.
Vous préférez être accompagné d’un guide pendant ce trek ?
Si vous ne vous sentez pas à l’aise à faire le trek de Santa Cruz en solo sans agence ni guide, il n’y a aucun problème. Vous pouvez vous rapprocher des agences locales répertoriées sur Evaneos qui pourront vous proposer un devis gratuit sur-mesure correspondant à vos attentes.
Nous vous mettons également le site de l’agence d’Edgar Sanchez, un guide local péruvien qui parle français : lascordillerasperu.com. Nous l’avions croisé par hasard dans le marché central de Huaraz et avions discuté un peu avec lui. Il nous a paru très sympathique. Nous n’avons pas testé ses services donc nous vous mettons ça à titre indicatif. A vous de vous faire votre propre idée.
Alors, cet article vous a-t-il donné envie de découvrir la Cordillère Blanche du Pérou et de faire ce magnifique trek de Santa Cruz ? Ne vous inquiétez pas, les péripéties de Candie ne pouvaient arriver qu’à elle et auront été une accumulation de facteurs propre à notre voyage et de pas de chance. En vous préparant bien et en vous acclimatant quelques jours à l’altitude avant de vous attaquer à ce sentier, tout devrait bien se passer. 😉
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