Tourisme et trekking responsable – Ne laissez aucune trace !

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  • Dernière modification de la publication :19 avril 2021
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Avez-vous déjà entendu parler des principes « Leave no trace » (Ne laissons aucune trace) ? Connaissez-vous les sept principes mis en avant à travers « Leave no trace » ?

Les sept principes du centre « Leave No Trace » fournissent un cadre facilement compréhensible de pratiques à impact minimum pour toute personne faisant une activité dans la nature (randonnée pédestre, VTT, kayak, etc). Le Center for Outdoor Ethics qui a mis en place ces 7 principes avait à l’esprit les activités dans des zones reculées et loin de la civilisation, mais ils peuvent être appliqués n’importe où, en voyage, chez vous et finalement, même en ville, c’est une simple question de respect.

Les sept principes sont bien établis et largement connus dans le monde de l’outdoor (principalement dans le monde anglophone), mais ils ne sont pas statiques. Le Centre Leave No Trace pour l’éthique en plein air examine, évalue et remanie continuellement les principes. Le département de l’éducation du centre mène des recherches – y compris la publication d’articles scientifiques dans des revues indépendantes – pour s’assurer que les principes sont à jour avec les dernières connaissances des biologistes, des gestionnaires des terres et des autres leaders de l’éducation de plein air.

Pour nous, ces 7 principes de « Leave No Trace » sont d’une grande importance et il serait temps en France de commencer à en parler plus en les mettant plus en avant et surtout en pratique. C’est pourquoi nous allons vous les présenter en détail dans cet article. N’hésitez pas à nous faire part de votre position sur le sujet en commentaire à la fin de votre lecture. Nous serons ravies d’échanger avec vous.

Planification et préparation

Pour prendre le moins de risque pour vous-même, pour d’autres visiteurs et pour l’espace naturel que vous allez traverser, il est primordial de bien planifier votre itinéraire et de vous préparer.

Pour cela, soyez certains de connaitre vos propres capacités et celles des participants. En fonction, planifiez un itinéraire qui sera adapté à vos capacité ou plutôt, adaptez vos capacités à un itinéraire accessible pour vous. Renseignez-vous sur la région que vous allez visiter, apprenez les lois locales du pays (si vous allez dans un pays étranger) et de la zone (ex : parc national avec des règles précises). Préparez votre équipement de façon à allier confort et sécurité tout au long de votre randonnée itinérante.

Lors de la phase de préparation, renseignez-vous sur le climat local et vérifiez la météo jusqu’au dernier moment (la météo est à suivre quotidiennement au cours de votre itinéraire également). Vérifiez le terrain (dénivelé montant et descendant, plaque de neige, torrents à franchir, etc).

De plus, si vous allez dans des zones touristiques, essayez d’y aller lors de périodes de basse fréquentation pour ne pas surcharger la zone naturelle et voyagez en petit groupe, 4 à 6 personnes maximum, particulièrement si vous faites du bivouac. De même, que vous soyez nombreux ou pas, ne sortez pas des sentiers balisés. C’est moins une question de “vous allez vous perdre”, mais plus une manière de ne pas abimer les écosystèmes sous vos pieds. Le sentier est suffisant.

Marcher et camper sur des surfaces durables

Il est important pour toute personne faisant du trekking de respecter la nature et les zones fragiles. Il faut donc se déplacer de manière à éviter d’endommager les terres ou les cours d’eau. Pour cela, il est important de comprendre comment nos déplacements impactent les écosystèmes. Les dommages causés par les déplacements se produisent lorsque la végétation de surface ou les communautés d’organismes sont piétinées au point de ne plus pouvoir se rétablir. La zone stérile qui en résulte entraîne l’érosion du sol et le développement de pistes indésirables. Les déplacements dans des zones reculées peuvent impliquer des déplacements à la fois sur des sentiers et dans des zones hors sentier.

Marcher sur les sentiers balisés et/ou utilisés

Les sentiers de randonnée aménagés sont, à eux seuls, un impact sur la nature. Mais ils sont important pour nous guider lorsque nous marchons. Il est donc nécessaire pour nous de les suivre plutôt que de recréer de nombreux sentiers les uns à côté des autres et d’étendre la zone naturelle impactée négativement par notre passage. Cet impact négatif est, à plus ou moins long terme, la détérioration de la flore locale et l’érosion des sols.

Camper sur des zones déjà impactées

Il en est de même pour le campement, installez-vous sur une zone où la végétation est moins dense voir absente pour ne pas la détériorer plus que nécessaire.

Comme mentionné dans notre article “Commencer la randonnée itinérante”, il est important de camper au minimum à 60 mètres de tout point d’eau car si vous campez près d’un ruisseau, d’un lac ou d’une autre source d’eau, vous risquez d’introduire dans ces lacs et écosystèmes fragiles vos germes, vos déchets alimentaires, vos déchets humains, des microplastiques, des huiles et d’autres polluants qui ne font pas partie de cet environnement.

Il faut donc comprendre que la fatigue ou le mauvais temps ne sont pas forcément de bonnes excuses pour avoir choisi un mauvais emplacement pour votre bivouac. C’est la raison pour laquelle choisir une zone qui est clairement utilisée régulièrement est important car il est clair que cet endroit, déjà impacté, le sera beaucoup moins que si l’on se place sur une zone vierge.

Éliminer correctement les déchets

Le centre pour l’éthique en plein air encourage les amateurs de plein air à prendre en compte les impacts qu’ils laissent derrière eux, ce qui aura sans aucun doute des répercussions sur les autres personnes, l’eau et la faune.

En tant qu’amateurs de nature et de sports de plein air, nous devons nous rendre compte que nos actions peuvent avoir des répercussions sur les autres marcheurs et visiteurs, l’eau, la flore et la faune.

Déchets d’origine humaine

Il est important d’éliminer correctement les déchets humains pour éviter la pollution des sources d’eau, éviter les conséquences négatives si quelqu’un d’autre les trouve, minimiser la possibilité de propagation des maladies et maximiser le taux de décomposition.

Dans la plupart des endroits, l’enfouissement correct des excréments humains est la méthode la plus efficace pour répondre à ces critères. Les déchets humains solides doivent être évacués de certains endroits, tels que les canyons étroits et les rivières.

Creuser un trou

Les trous sont la méthode d’élimination des déchets la plus efficace. Éloignez-vous à au moins 70 mètres de tout point d’eau, des sentiers ou de votre campement. Trouvez une zone discrète où d’autres personnes risquent le moins de marcher ou de camper. À l’aide d’une petite pelle pliable, creusez un trou d’une vingtaine de centimètres. Une fois que vous avez fait votre business, rebouchez le trou et appliquez par-dessus des feuilles et des branches trouvées au sol.

Papier toilette

Dans la nature, il est plus judicieux d’utiliser du papier de toilette le plus basique possible, blanc et sans odeurs. Par la suite, vous devez en disposer proprement. La première solution est de le jeter dans un sac poubelle que vous avez avec vous pour jeter vos propres déchets non organiques. Il est possible, si ce papier toilette est le plus naturel possible (sans parfums chimiques ou colorants), comme mentionné ci-dessus, de l’enterrer avec vos déjections. Dans tous les cas, ne laissez pas, comme on le voit malheureusement si souvent en France, votre papier toilette et vos déjections en surface et à la vue de tous. C’est tout simplement dégueulasse en plus d’être vraiment très peu sanitaire.

Autres déchets

Tout autre déchet doit être emporté avec vous, que ce soit des détritus, des emballages (exemple pour un repas lyophilisé), et même certains déchets verts comme la peau de banane. Ne laissez aucune trace de votre passage.

Laisser ce que vous trouvez (sauf les déchets)

Laissez aux autres le sentiment de la découverte en laissant les roches, les plantes, les artefacts archéologiques et autres objets d’intérêt au fur et à mesure que vous les trouvez.

Minimiser les modifications du site

Toute zone que vous trouvez doit être laissées comme à votre arrivée sur place. Ne construisez rien, ne déplacez rien qui pourrait avoir une répercussion sur la zone naturelle dans laquelle vous vous trouvez. Vous avez un doute sur votre impact, ne touchez à rien si vous n’êtes pas sûr.e de vous.

Dans de nombreux endroits, il convient de laisser en place des installations correctement situées et légalement construites, comme un seul anneau de feu de camp. Leur démantèlement aura un impact supplémentaire car ils seront reconstruits avec de nouvelles roches et auront donc un impact sur une nouvelle zone. Apprenez à évaluer toutes les situations dans lesquelles vous vous trouvez.

Il en va de même pour la flore, ne coupez pas de branches, ne plantez pas de clous sur les arbres, ne cueillez pas de fleurs (on peut penser, « c’est juste une fleur », mais si 100 personnes pensent ça, ce sont 100 fleurs de cueillies), n’arrachez rien qui vous gêne, nous sommes les intrus dans la nature, il est de notre ressort de nous adapter à elle et non le contraire.

Minimiser les impacts des feux de camp

Feu de camp versus réchaud. L’utilisation du feu de camp, autrefois nécessaire pour cuisiner et se réchauffer, est ancrée dans l’histoire et la tradition. Et même si la construction d’un feu de camp est également une compétence importante pour chaque campeur, l’aspect naturel de nombreuses régions a été dégradé par la surutilisation des feux et la demande croissante de bois de chauffage. Le développement de réchaud de camping légers et efficaces a encouragé l’abandon du feu traditionnel pour la cuisine. Les réchauds sont devenus des équipements essentiels pour un camping à impact minimal. Ils sont rapides, flexibles et éliminent le problème de la disponibilité du bois de chauffage dans le choix des terrains de camping. Les réchauds fonctionnent dans presque toutes les conditions météorologiques et ne laissent aucune trace.

Respecter la flore et la faune

Il est super important de toujours observer les animaux silencieusement et de loin. Nous sommes sur le territoires des animaux, il est de notre responsabilité de ne pas les déranger pour “mieux voir”. Observons les animaux sauvages à distance pour qu’ils ne soient pas effrayés ou forcés de fuir. Les mouvements rapides et les bruits forts sont stressants pour les animaux. Le mieux est de marcher dans le calme, de ne pas poursuivre, de ne pas nourrir et de ne pas forcer les animaux à fuir. Par temps chaud ou froid, les perturbations peuvent affecter la capacité d’un animal à supporter l’environnement rigoureux. Ne touchez pas, ne vous approchez pas, ne nourrissez pas et ne ramassez pas les animaux sauvages. C’est stressant pour l’animal, et il est possible que l’animal ait la rage ou d’autres maladies.

Comme mentionné plus haut, il en est de même pour les plantes. Il ne faut pas couper de branches, ne pas cueillir de fleurs, ne rien arracher, etc.

Soyez attentif aux autres visiteurs

L’une des composantes les plus importantes de l’éthique du plein air est de faire preuve de courtoisie envers les autres visiteurs. Cela permet à chacun de profiter de son expérience dans la nature. De nombreuses personnes viennent en plein air pour écouter la nature. Le bruit excessif, les animaux de compagnie incontrôlés et les environnements endommagés enlèvent à la nature son attrait.

Copyright : Center for Outdoor Ethics.

Vous l’avez compris respecter les 7 principes du concept Leave No Trace (Ne laissez aucune trace) est super important lorsque l’on va dans la nature. Respecter celle qui nous permet autant est d’une importance capitale ! Qu’en pensez-vous ? Mettez-vous déjà en pratique ces recommandations ? Continuons la conversasion dans les commentaires si vous voulez.

*Source photo article : Pexels


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Candie

Salut, moi c'est Candie ! J'ai voyagé quelques années en backpacking et profité de quelques séjours d'expatriations qui m'ont apportés beaucoup de bonheur à travers les découvertes, les rencontres et l'apprentissage. Sensible à l'écologie et à la protection de notre environnement, j'ai mis de côté les voyages lointains pour profiter de la beauté de la nature proche de chez nous en favorisant les aventures outdoor à travers la randonnée pédestre, le VTT et autres sports de plein air.

Cet article a 6 commentaires

  1. Cécile

    Hello ! Bravo pour cet article qui est très riche et intéressant ! J’aimerais beaucoup faire de la randonnée et découvrir tout cela. J’ai eu l’occasion, lors d’un voyage scolaire, d’en faire une. J’ai adoré le fait d’être en plein air et au milieu de nulle part pendant des heures ! Merci

    1. Enora

      Merci Cécile ! On ne peut que te recommander de te lancer dans la randonnée, ne serait-ce que des petites randonnées à la journée. C’est hyper agréable ! 🙂

  2. Stephanie

    Cet article est comme du baume au coeur pour moi. De bonnes idées pour voyager et prendre soin de la planète. Bravo et merci pour ce partage !

    1. Candie

      Merci à toi Stephanie, nous sommes heureuses de savoir que cet article t’a plu !!

  3. La Rando

    C’est ce qu’on appelle un article vert, je trouve votre blog vraiment génial et plein d’infos utiles sur cette destination.
    Merci pour le partage et pour ces précieux conseils pour aider la planète!
    La Rando

    1. Candie

      Merci pour ton commentaire, c’est toujours très sympathique de recevoir des commentaires comme celui-là !!

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