Que m’est-il arrivé sur le trek des 3 cols au Népal ?

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  • Dernière modification de la publication :16 août 2021
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De mi-Avril à mi-Mai, je suis partie pour réaliser le trek des 3 cols au Népal, dans la région du Khumbu (la région de l’Everest). Ce trek n’a pas été une grande réussite pour moi car je suis partie de France fatiguée à cause de l’accumulation (beaucoup de boulot, de sport et des salons pro) et ajoutons à ça le décalage horaire. Après une première semaine de marche et deux jours après avoir atteint le plus haut col du trek, à 5535 mètres d’altitude, j’ai subi le mal des montagnes. Quel est donc le bilan de ce trek ? Qu’ai-je tiré de cette expérience ?

Trek : Avril/Mai 2019


Retrouvez plus d’infos en visitant notre guide sur le Népal


Le trek des 3 cols au Népal

Le trek des 3 cols au Népal, est un trek d’environ 166 km et atteint des altitudes au-delà 5000 mètres au-dessus du niveau de la mer. Son nom est tiré des trois cols que l’on doit atteindre au cours du trek, suivant le sens qu’on parcourt l’itinéraire, il y aura d’abord le col Kong Ma La qui est le col le plus haut avec ses 5535 mètres d’altitude, puis Cho La à 5380 mètres et pour terminer Renjo La à 5388 mètres d’altitude.

L’altitude la plus basse du trek est dans les environs de Pakding avec « seulement » 2610 mètres d’altitude. Le point de départ du trek, à Lukla, est de 2850 mètres d’altitude.

Maintenant que je vous ai donné les chiffres principaux du trek, passons aux informations suivantes. Pour faire ce trek, je suis passée par l’Agence Unique Adventure, une agence népalaise basée à Katmandou, dans le quartier de Thamel, et dont les guides sont Népalais également.

Trek des 3 cols - Rayon de soleil et montagne enneigée
Rayon de soleil et montagne enneigée

Les étapes sont prévues pour des marcheurs ayant un rythme normal. Mais pensez bien qu’une fois en altitude, on marche moins vite qu’à notre rythme habituel, et ce principalement lorsque l’on est en montée. Les journées de marche durent entre 3h et 8h environ normalement*. Autre fait à prendre en compte, l’itinéraire de cette agence est basé sur 15 jours de marche. Si vous vous sentez bien, il est possible de combiner certaines étapes pour faire le trek en moins de jour, et vice versa, il est à priori possible de rallonger le trek si vous avez besoin de faire de plus petites étapes.

*Veuillez noter que je dis beaucoup « environ », « normalement », etc. Tout simplement qu’une fois à ces altitudes, vous ne pouvez pas tout prévoir/savoir à l’avance.

Mon expérience sur le trek des 3 cols

Certain.e.s d’entre vous le savent peut-être si vous avez vu mes stories Instagram en Mai, mais j’ai subi le mal des montagnes au matin du 9ème jour. Mais pour vous expliquer cette partie-là, je vais commencer par le commencement.

Je suis partie pour le Népal le 16 Avril. Je suis rentrée en France après un voyage d’un an à la fin du mois de Janvier. Entre Février et mi-Avril, j’ai enchaîné les entraînements de trail running et de randonnée pour m’entraîner pour le Trek des 3 cols, mais avec Enora nous avons aussi participé à deux salons : le Salon Destination Nature pendant 4 jours à Paris et un salon pour blogueurs voyage à Lille pendant 3 jours qui s’est terminé 48h avant mon départ. Avec tout ça, j’enchaînais trop de choses et je suis partie fatiguée pour le Népal. Ajoutons à cela la fatigue du décalage horaire en arrivant dans le pays, puis le fait de démarrer le trek seulement 32h après notre arrivée, je n’ai rien mis de mon côté ! 😅

Leçon à retenir : Attention à ne pas commencer un trek de cette envergure en étant fatigué, ça peut rendre l’expérience impossible. On en a d’ailleurs parlé sur la webradio Allo la Planète, le Dimanche 30 mai à 18h10.

Pour rejoindre Lukla, le point de départ de notre trek, nous avons dû partir de Katmandou à 1h du matin car à cause de travaux sur l’aéroport de Katmandou, certains vols partaient d’un aéroport à 5h de route de la capitale. Un chauffeur est donc venu nous chercher à notre hôtel pour que nous arrivions à Ramechhap vers 6h du matin. Quand nous sommes arrivées, il n’y avait pas une lumière à l’aéroport et tout était fermé. Quelques minutes plus tard, tout commençait à prendre vie, nous étions en avance de moins de 5 minutes.

Nous étions les premières sur place, le problème… Nous n’étions pas accompagnées d’un guide à ce moment, retrouvant le notre à Lukla. Donc tous les groupes (trois) qui avaient un guide avec eux nous ont grillé pour prendre leurs avions. Comme il nous a semblé que prendre un avion dans cet aéroport était comme prendre un bus (premier arrivé, premier servi), j’ai dû finir par forcer un peu le passage car je commençais à en avoir marre de me faire mettre de côté et d’être poussées par les autres. Enfin, on nous a donné nos billets !

Environ 20 minutes plus tard, nous montions dans un « coucou » de la compagnie Tara Air en direction de Lukla et l’aéroport le plus dangereux du monde, l’aéroport Tenzing-Hillary (en honneur aux deux premiers hommes à avoir gravi le Mont Everest). J’étais plutôt sereine pourtant, l’excitation sans doute !! 😁

Trek des 3 cols - Mon amie Anaïs et notre guide DaSonam
Instant pose pour présenter l’équipe !

Arrivée à Lukla et première journée de marche sur le trek des 3 cols

Une fois que l’avion s’est posé sans encombre à Lukla, nous avons récupéré nos sacs et nous avons attendu notre guide, DaSonam Sherpa, qui est arrivé peu après. Il nous a accompagné dans un premier lodge où nous avons attendu près d’une heure pour qu’il trouve un porteur.

Mon amie, Anaïs, et moi avons décidé de regrouper nos affaires dans un seul sac (nous en avons laissé un petit à l’agence à Katmandou) pour avoir un seul porteur et limiter le poids qu’il porterait au quotidien, en sachant que la limite est de 25 kg de portage pour un porteur avec cette agence. Personne ne vérifie, mais par respect pour celui qui aura la charge sur son dos, il est mieux de respecter cette limite.

Une fois que DaSonam a trouvé un porteur, nous avons commencé notre marche en direction de Pakding. Cette première journée est relativement simple car c’est beaucoup de descente et peu d’heures de marche. C’était plutôt pas mal, car ayant commencé notre journée à 1h du matin avec une seule heure de sommeil à l’hôtel à Katmandou puis ayant simplement comaté sur la route chaotique entre Katmandou et Ramechhap, nous n’étions pas en condition pour faire des heures de marche en altitude.

Une fois à Pakding, nous avons posé nos affaires au lodge où nous allions dormir, à l’entrée du village. Le lodge était sympathique, l’ambiance à l’intérieur était assez agréable. Venant directement de Katmandou où il faisait chaud, nous avions par contre relativement froid, autant dans la chambre peu isolée que dans la salle principale où le poêle n’était pas en fonction.

Repas : Pour ce qui est des repas, notre guide prenait notre commande pour les repas du soir et petit-déjeuner à l’avance et nous pouvions manger plus ou moins tôt le soir en fonction de notre heure d’arrivée au lodge et du monde sur place. C’était le même principe et quasiment le même menu dans tous les lodges, à quelques exceptions près.

Seconde journée de marche et journée d’acclimatation

Le lendemain matin, nous partions relativement tôt pour une bonne journée de marche vers Namche Bazaar. Alors que la veille nous avions pas mal de descente, l’itinéraire de cette journée montait beaucoup plus. Il y a également beaucoup de marches (plus ou moins naturelles) sur les sentiers du Khumbu, ce qui rend la randonnée éprouvante.

Nous sommes tout de même arrivés relativement tôt à Namche Bazaar et nous avons pu aller nous balader dans les dédales des rues de la petite ville himalayenne. Il y a énormément de boutiques de souvenirs et/ou de boutiques d’équipement de montagne.

Si vous n’avez pas tout votre équipement pour le trek, c’est ici le dernier endroit pour vous procurer le nécessaire. Par exemple, en ce qui nous concerne, nous avions l’information comme quoi notre guide devait avoir des crampons pour lui et nous. Il s’avère qu’il n’avait pas de crampons alors que c’était spécifié dans les informations relatives à ce trek par l’agence (nous ne savons pas si c’est un manque de communication entre l’agence et le guide ou le guide qui n’est pas porté sur la sécurité). Il nous disait que lui-même n’en utiliserait pas dans les endroits difficiles et dangereux. De ce fait, nous avons dû en acheter à Namche avant de continuer le trek.

Nous avons passé deux nuits à Namche Bazaar car la troisième journée est une journée d’acclimatation et nous avons simplement fait une petite randonnée de 3 heures dans les hauteurs de la ville. Nous sommes montés en direction de l’hôtel Everest View (d’où nous n’avons pas pu voir l’Everest à cause des nuages 😅) puis nous avons continué jusqu’à Khumjung avant de redescendre vers Namche Bazaar. L’après-midi nous avions trouvé un café sympa où nous poser un peu, boire un bon citron chaud et avoir un peu de wifi (seul endroit du trek pour moi). Ce café est le Himalayan Java.

Pour les accros de la connexion, il existe des carte sim utilisables pour la durée de votre trek. Vous pouvez en trouver à Lukla ou Namche Bazaar.

Trek des 3 cols : journées 4, 5 et 6 – le début de la galère

Au cours de notre seconde nuit à Namche Bazaar, j’ai mal digéré le repas de la veille au soir et j’ai été malade une bonne partie de la nuit. C’est donc fatiguée et nauséeuse que j’ai commencé cette 4ème journée. Parfait !!

Nous sommes partis de Namche Bazaar à une heure matinale pour rejoindre le village de Pangboche.

Anecdote : notre guide nous a raconté que Pangboche est le dernier village habitable toute l’année. À partir de là, on va prendre de l’altitude et les villages sont saisonniers. Les habitants venant de la vallée pour la saison touristique.

À Pangboche, il faisait un froid de canard, nous avions la pire chambre des 13 jours sur les sentiers du Khumbu, il y avait zéro isolation, des trous près des fenêtres et il a neigé ce soir-là. Avec la fatigue de la journée, le fait que je n’avais pas mangé le midi et le manque de sommeil de la nuit d’avant, je n’en pouvais plus, j’étais gelée et pas au top de ma forme. Au lit tôt, j’ai, par contre, dormi comme une masse cette nuit-là !

Quatrième étape et cinquième journée sur le trek des 3 cols. Nous avons pris la direction de Dingboche avec une marche simple de seulement 3h. La matinée était agréable (c’était souvent le cas, soleil le matin et très couvert voire neige et/ou pluie à partir de 13h/15h en cette saison). À Dingboche, nous logions vers la sortie du village. Après y avoir posé nos affaires, nous avons déjeuné au lodge puis nous sommes allées nous promener. Il y a un concept très intéressant dans ce village c’est que chaque après-midi à 14h ou 15h, les cafés proposent le visionnage d’un film de montagne (fiction ou documentaire). C’est gratuit si on consomme sur place sinon on paye sa place. Nous sommes allées au French Bakery à l’entrée du village pour boire un citron chaud et manger une pâtisserie. Nous sommes donc restées pour la projection et nous avons vu un documentaire très intéressant : Meru, réalisé par l’alpiniste Jimmy Chin, qui met en avant sa tentative (avec deux autres alpinistes) puis sa réussite de faire l’ascension du mont Meru en Inde.

Le sixième jour, nous n’étions pas pressés, nous sommes partis pour Chukkung et encore une fois nous avons seulement quelques kilomètres à faire, il nous aura fallu deux heures en tout et pour tout. Malheureusement pour moi, au cours d’une petite pause, j’ai fait un faux mouvement et quelque chose à claqué dans mon cou et a commencé à me faire mal et à me bloquer légèrement. Encore une fois, le pied ! L’après-midi, j’ai préféré passer mon tour pour aller voir un glacier pour reposer mon cou car le lendemain, la plus grosse difficulté du trek commençait.

Kong Ma La Pass sur le trek des 3 cols, journée la plus difficile !

Au réveil, nous savions que cette journée allait nous donner du fil à retordre. Nous sommes partis de Chukkung situé à 4900 mètres d’altitude pour rejoindre Kong Ma La à 5535 mètres d’altitudes et descendre de l’autre côté, à Lobuche, à 4930m.

Nous avons commencé à marcher avant 6h du matin et nous commencions par beaucoup de montée pour arriver sur une zone plate puis encore de la montée, une autre zone plate et enfin l’ultime montée. Ça parait simple dit comme ça 😅. Personnellement, le claquage dans mon cou la veille m’a donné de la difficulté en plus et la fatigue commençait à se faire sentir. J’étais plus lente que d’habitude, mais encore, rien d’anormal vu l’altitude à laquelle nous étions. Nous sommes arrivés à Kong Ma La vers 11h du matin. Il nous a donc fallu environ 5h pour faire un peu moins de 6km, c’est-à-dire que nous avons fait 1 km par heure. Ça change de rythme hein !! 🤣

En tout cas, la vue depuis Kong Ma La est juste impressionnante. Les montagnes tout autour de nous recouvertes de neiges (quasi éternelles) sont à couper le souffle, le silence qui règne autour de nous est incroyable. Là-haut, le temps est en suspens ! 😍

L’Écolo note
L’Everest aurait diminué en taille à cause de la fonte des neiges. Il s’avère donc que le réchauffement climatique a un impact important dans la chaîne de l’Himalaya aussi.

Après un moment de pause proche du toit du monde, nous entamons la descente vers Lobuche. Pas de la tarte car le sentier abrupt est verglacé. Nous descendons donc à tâtons et en araignée pour garder notre équilibre et ne pas arriver en bas plus vite que prévu et dans un état non conseillé.

La descente s’avère bien plus difficile et bien plus longue psychologiquement que la montée du matin. Depuis Kong Ma La, nous pouvions voir Lobuche et le glacier Khumbu que nous devions traverser. Seulement une fois en bas, nous avons réalisé que le glacier était une masse impressionnante (qui nous semblait en fait une bagatelle d’en haut) et un champ de montagnes russes, et nous avons marché une heure de plus pour rejoindre Lobuche. Donc je confirme, cette journée était très longue et il était très appréciable d’arriver au Lodge en fin de journée.

Trek des 3 cols - Glacier Khumbu et montagnes
Glacier Khumbu et montagnes

Qu’est-ce qu’il aurait été bon de prendre une bonne douche chaude !
Seulement, chaque douche chaude sur le trek est possible moyennant une certaine somme, parfois il n’y a même pas l’option, et de plus, il est décommandé de prendre une douche chaude après 4000 mètres d’altitude car cela demandera une dépense d’énergie trop importante à votre corps pour vous réchauffer ensuite.
Ce n’était donc pas pour cette fois, mais je n’étais plus à ça près à vrai dire !

Gorak Shep, le camp de base de l’Everest et le mal des montagnes

Le lendemain, notre 7ème étape, nous nous sommes rendus à Gorak Shep, où nous allions passer la nuit suivante. La fatigue se faisait carrément sentir pour moi, mais heureusement, ma douleur au cou avait disparu. Les premiers mètres vers Gorak Shep étaient relativement facile, mais dès que nous avions commencé à grimper, j’étais au ralenti (je pouvais presque revenir dans le temps si j’allais encore plus doucement). Quand nous sommes enfin arrivés à Gorak Shep, nous avons posé nos affaires au lodge et nous avons directement pris la direction du camp de base de l’Everest (EBC). Épuisée et voyant que je ralentissais Anaïs et DaSonam, j’ai lâché l’affaire et je me suis posée au soleil entre deux rochers sur le bord du sentier et je les ai laissé faire l’aller-retour vers l’EBC. De là où j’étais, j’étais à l’abri du vent, je voyais les yaks et les randonneurs passer devant moi et j’avais une vue magnifique sur les montagnes en face. J’ai d’ailleurs été témoin directe d’une belle avalanche de l’autre côté du glacier Khumbu.

Trek des 3 cols - Glacier Khumbu sur le sentier de l'EBC
Glacier Khumbu sur le sentier de l’EBC (Camp de Base de l’Everest)

Je ne sais pas combien de temps j’ai attendu, mais j’étais bien. Du moins jusqu’à ce qu’il commence à faire plus frais. Lorsque mon amie et DaSonam sont revenus de l’EBC, nous avons pris la direction de Gorak Shep pour rentrer au lodge et aller déjeuner.

L’après-midi, nous n’avions pas grand-chose à faire, il n’y avait rien à voir à Gorak Shep, nous nous sommes donc reposées et nous avons traîné dans le salon du lodge pour boire quelque chose de chaud et discuter un peu avec d’autres personnes.

Une bonne nuit de sommeil et ça repart non ? On peut toujours rêver ! En effet, c’était le lendemain matin au réveil que les choses ont atteint le summum des em***des pour moi ! En me réveillant, j’étais comme bourrée, je n’avais plus le contrôle sur mon corps. J’avais l’impression de voir les choses bouger devant moi et au dire de mon amie, je n’avais pas le regard précis ce matin-là. Doucement mais sûrement, j’ai réussi à m’habiller, mon amie me donnait un coup de main pour fouiller dans le sac à la recherche des affaires nécessaires et elle m’a aidé à le boucler. Lorsque je me levais, je tanguais largement. J’ai dû m’aider de mes bâtons de randonnée pour descendre les escaliers du lodge et Anaïs n’était pas loin au cas où. Il s’avère que je toussais également et que je crachais une substance légèrement marron (je sais c’est pas délicat, mais autant que vous sachiez 😅). Ces deux symptômes sont les effets que peuvent provoquer un début d’œdème cérébrale pour le premier et d’œdème pulmonaire pour le second. Un rêve quoi !

Mais sans rire, je vais vous avouer que je ne me souviens pas tout de ce matin là. J’ai demandé à Anaïs de me raconter donc je dois avoir des souvenirs reconstitué, mais ça reste flou. Je me souviens surtout des sensations de non contrôle sur mes membres et de lourdeurs. Je me souviens qu’à ce moment là j’aurais préféré me téléporter en France pour dormir pendant quelques jours d’affilés et ne plus penser à l’endroit où j’étais. Mais il fallait avancer par sécurité. Nous avions donc pris la route et avions suivi le trek de l’EBC (Camp de base de l’Everest) pour redescendre rapidement et perdre de l’altitude.

Il s’avère que dans le cas où vous subissez ces symptômes, descendre en altitude est la seule option. Quitte à ce que vous remontiez ensuite une fois que vous êtes remis et acclimaté. Pour plus de détails sur le MAM ou Mal des Montagnes direction notre article : Préparation pour un trek en altitude.

Nous avons donc marché toute la journée pour rejoindre Periche, à environ 4371 mètres d’altitude (ce qui me faisait descendre de près de 800 mètres ce qui était une bonne chose). La route était longue, j’avais besoin de faire énormément de pause à cause de la fatigue, c’était dur psychologiquement et physiquement, mais j’y suis arrivé !

Trek des 3 cols - Chorten religieux et drapeaux à prières
Chorten religieux et drapeaux à prières

Notre guide n’a pas été très malin sur ce coup et n’a pas démontré un professionnalisme exemplaire à mon avis. Sous prétexte qu’il portait mon sac en plus du siens, il partait loin devant, parfois quasi à la limite de courir, et on le retrouvait parfois après de longues périodes, allongé sur un rocher en train de faire « une sieste » en nous attendant ! Très rassurant de la part d’un type normalement breveté et ayant la sécurité de ses clients en mains. Autant il était sympa et je l’aimais bien, autant j’ai eu du mal à digérer ça. Ce n’est pas comme s’il ne savait pas l’état dans lequel j’étais. Alors certes il ne m’est rien arrivé de plus et c’est très bien, mais si ça avait été le cas, je n’ose imaginer la galère.

À Periche, une fois arrivé, je me suis reposée, j’ai même dû dormir un peu en arrivant. Je n’avais pas réussi à manger autre chose qu’une soupe le soir et je me suis recouchée pour la nuit. Le lendemain, nous sommes restés dans ce lodge pour que je me repose et j’en ai profité pour dormir beaucoup et ne rien faire (pas d’autres options de toute façon).

Terminer le trek des 3 cols et rentrer à Katmandou

Après une journée de repos, nous avons repris la route vers Namche Bazaar. Encore un peu fatiguée, heureusement qu’il y avait beaucoup de descente au cours de la première portion de la journée. Une grosse montée nous attendait pour terminer la journée avant de nous arrêter dans le meilleur lodge où nous avons logé au cours du trek. Ce lodge est à Kyangjuma et est en face de la boulangerie/pâtisserie du village. Je me suis encore une fois couchée tôt alors que mon amie est allée voir la projection d’un film dans une salle attenante à la boulangerie.

Le jour suivant, notre 9ème étape, nous sommes retournés à Namche Bazaar où nous avons fait une pause d’1h environ pour chercher 2/3 souvenirs pour Anaïs et aller au café Himalayan Java (qui a la wifi) pour donner des nouvelles à la famille. Ensuite nous avons repris la route pour marcher en direction de Pakding. Contre toute attente, malgré l’accumulation de fatigue, je ne me sentais plus mal comme les jours d’avant. La grosse difficulté et les risques étaient définitivement passés. Et cela m’a prouvé que j’ai fait le bon choix en n’insistant pas pour continuer sur le trek des 3 cols. La santé avant tout !

Attention : il y a de nombreux morts sur les treks de l’Himalaya. Si vous avez le moindre doute sur votre santé, demandez à votre guide de tester votre pression et votre rythme cardiaque et si besoin descendez en altitude pour récupérer, quite à remonter deux jours plus tard.

Nous avons passé une nuit à Pakding et pour ce dernier jour, nous rentrons à Lukla où nous allons passer notre dernière nuit dans la région du Khumbu.

À Lukla, nous avons pris notre avion le matin. Nous devions partir vers 8h du matin de notre lodge, ce qui paraissait correct à notre guide alors que nous lui avions posé la question 3 fois pour savoir s’il était sûr qu’il ne fallait pas y aller plus tôt. Heureusement, suivant notre instinct, nous sommes descendus déjeuner tôt et monsieur notre guide nous dit de vite déjeuner pour aller directement à l’aéroport. Il était 7h du matin, donc ça faisait quand même pas mal de décalage avec l’heure donné la veille car il faut seulement 10 minutes pour rejoindre l’aéroport à pied.

Une fois à l’aéroport, c’était un bordel monstre. Du jamais vu dans un aéroport en ce qui me concerne. Comme je vous disais au début de l’article, je pense que c’est comme pour les bus, premiers arrivés, premiers servis. Des groupes étaient là et passaient, nous avons attendu près des comptoirs où il n’y a personne car les avions arrivant et partant au compte-goutte, les places étaient aussi distribuées au compte-goutte. Il nous a fallu plus d’1h30 pour avoir nos billets d’avion retour. Et une fois que nous avons passé la sécurité, nous apprenons que les vols étaient retardés à cause du vent. Nous avons donc attendu jusqu’à environ 13 heures pour prendre un vol. Nous devions rejoindre un guide de l’agence qui était avec un groupe pour rentrer avec eux dans le minibus envoyé par Unique Trek à Ramechhap. Le groupe et ce guide sont partis après nous de Lukla et leur avion avait aussi du retard dû au temps. Nous avions juste eu le temps de rencontrer ce guide qui nous a été présenté par DaSonam avant de nous engager dans l’avion. Et bien sûr, à cause du retard qu’ils ont eu aussi, nous avons attendu jusqu’à 18h30 à Ramechhap avant qu’ils arrivent. Heureusement, le chauffeur du mini-bus est arrivé peu de temps après nous et nous avons au moins pu mettre nos sacs dans le van. Ouf ! 😅

Cette journée fut une aventure où rien ni personne n’était fautif, mais où rien ne s’enchaînait comme il fallait !! Ça arrive parfois, ça fait partie des aléas du voyage et ça donne des anecdotes à raconter ensuite !! Mais sur le moment, c’est quand même éprouvant !!

Nous avons rejoint Katmandou 5h plus tard avec une pause en cours de route pour manger car nous allions arriver tard dans la nuit. Le guide du groupe nous a accompagné jusqu’à notre hôtel qui était pris en charge par Unique Trek.

En passant par Unique Adventure, 3 nuits d’hôtel sont prises en compte, les 2 premières et celle en rentrant du trek ou vice versa suivant votre planning. Ils prennent également en charge (enfin, tout est inclus dans le prix que vous payez) les transferts aéroport-Katmandou-aéroport et ce autant pour les vols internationaux que pour les vols vers et depuis Lukla.

Unique Trek Adventure
Partenaire officiel de ce trek et de mon documentaire

Parlons écologie : constat navrant sur les sentiers de la région du Khumbu

Parlons de l’écologie au Népal maintenant ! L’état de l’environnement au Népal est globalement déplorable et même si certaines régions et parcs nationaux comme le parc national de Sagarmatha dans la région du Khumbu (où se trouve l’Everest) sont relativement entretenus, il y a encore beaucoup de travail à faire pour nettoyer et préserver la nature.

La première chose à laquelle on penserait tous serait de sensibiliser les népalais qui n’ont pas la « conscience écologique » et les informations nécessaires qui leur permettraient de comprendre l’impact que leurs actions ont sur l’environnement. En effet, il est fréquent lorsque l’on marche sur les sentiers de la région de l’Everest de voir des porteurs jeter leurs déchets (les emballages de leurs snacks, leurs bouteilles en plastiques et canettes) directement dans la nature et ce même s’ils sont assis à côté de poubelles. Certains habitants vont également jeter leurs propres déchets ménagers directement autour de leur maison et ne jamais les ramasser au vu de l’état avancé de décomposition de certains détritus. Ces actions démontrent donc bien le manque d’informations sur le plan écologique et sanitaire au Népal. En interviewant Raj, un jeune guide de montagne népalais (qui a créé une asso s’appelant Let’s Clean Up Nepal), pour mon documentaire, il m’a raconté que certaines personnes ne voulaient pas entendre parler d’écologie (ramasser les déchets, jeter ceux-ci dans des poubelles, etc) et l’envoyaient balader quand il en parlait autour de lui pour sensibiliser les populations. Tout cela est bien frustrant, mais il y a tout de même des gens comme lui qui agissent pour une planète plus propre.

Trek des 3 cols - Décharge de Khumjung
Décharge de Khumjung

Au Népal, il faudrait bien sûr mettre en place des systèmes de recyclages qui sont inexistants. Jean-Michel Jorda le mentionne bien dans son film « Everest Green », tous les déchets qui sont collectés sur les sentiers et ramenés dans la vallée de Katmandou sont entassés dans des décharges ouvertes, dans la nature, car le pays ne possède pas de structures pour trier et recycler les déchets correctement.

En tant que voyageurs et/ou randonneurs allant au Népal (ou dans d’autres pays pauvres), nous avons, nous aussi, un fort impact sur l’environnement. En effet, pour chaque déchet que nous produisons, nous savons qu’il ne sera probablement pas trié et pas du tout recyclé. Il y a même de fortes chances que ces déchets soient « perdus » entre le moment où on le dépose dans une poubelle et le moment où il sera rapatrié dans la vallée de Katmandou. De ce fait, même si nous avons ramassé des déchets sur les sentiers et que nous les avons mis dans des poubelles, nous ne savions pas exactement où ils allaient terminer par la suite. Nous avons clairement juste déplacé le problème. Mais ces actions avaient le mérite d’attirer l’attention de notre guide et d’autres guides qui, en passant près de nous, nous donnaient un coup de main.

Trek des 3 cols - Ramasser les déchets sur le sentier
Ramasser les déchets sur les sentiers

*Savez-vous que même dans nos pays occidentaux, seulement 2% des déchets recyclables que l’on met au recyclage seront vraiment recyclés ? Environ 14% des plastiques usagés sont collectés pour être recyclés. Sur 14%, 4% sont perdus au cours du processus de recyclage et rejoignent le rang des déchets dispersés et 8% sont recyclés en circuit ouvert (ex: faire un pull à partir de matière recyclable, mais le pull une fois usé ne pourra plus être recyclé à son tour). Donc, en réalité, moins de 2% des plastiques usagés sont réellement recyclés en circuit fermé (récupéré pour produire un matériau utilisable comme un plastique neuf).

Trek des 3 cols - Déchets sur le bord du sentier
Déchets éparpillés et poubelle à côté !

Il est donc important avant tout voyage, de bien réfléchir à la manière dont nous pouvons limiter notre impact sur l’environnement dans le(s) pays où nous allons. Qu’en pensez-vous ? Seriez-vous prêt à utiliser une gourde filtrante et réutilisable plutôt que d’acheter des bouteilles plastiques ? En randonnée, accepteriez-vous de favoriser les tablettes de purification d’eau également ? Utiliseriez-vous des accessoires qui vont vous permettre de ne pas générer de déchets (ex : oriculi qui remplace les coton-tiges, mouchoirs en tissus, couverts de camping, etc) ? Personnellement, j’utilise l’oriculi depuis plusieurs mois et je n’ai plus jamais acheté de coton-tiges, pour les menstruations, j’utilise une cup depuis des années donc plus de déchets tampons et serviettes, au Népal, j’ai emporté ma gourde filtrante Water-to-Go et je buvais sans problème l’eau courante à Katmandou et pour purifier les deux litres de ma poche à eau, j’utilisais des tablettes micro-pures (à ne pas utiliser sur une trop longue durée pour ne pas risquer d’endommager la flore intestinale).

Voyager et randonner est un luxe que nous avons ; prendre soin de la planète, notre lieu de vie et terrain de jeu, est un devoir !

*Source : theconversation.com : La réalité du recyclage : http://theconversation.com/dechets-plastiques-la-dangereuse-illusion-du-tout-recyclage-90359

Mon premier reportage fait lors de ce trek au Népal

Voici le premier reportage sur les deux que j’ai réalisé lors de mon séjour au Népal.

Nettoyer le Népal - Court métrage documentaire (2019)

Et voilà, ici se termine cette aventure trekking au Népal. Que vous dire, c’est une région magnifique ! Les paysages sont hors du commun et incroyables. Malheureusement, l’impact de l’homme est aujourd’hui très visible et cela même si des actions sont déployées. Il faut redoubler d’effort en tant que voyageur pour ne pas en rajouter sur place. Pensez-donc à voyager « zéro-déchet » pour limiter votre impact dans les pays qui n’ont pas les structures de prise en charge et de recyclages des déchets.


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Candie

Salut, moi c'est Candie ! J'ai voyagé quelques années en backpacking et profité de quelques séjours d'expatriations qui m'ont apportés beaucoup de bonheur à travers les découvertes, les rencontres et l'apprentissage. Sensible à l'écologie et à la protection de notre environnement, j'ai mis de côté les voyages lointains pour profiter de la beauté de la nature proche de chez nous en favorisant les aventures outdoor à travers la randonnée pédestre, le VTT et autres sports de plein air.

Cet article a 6 commentaires

  1. French_Nomadista

    Sacrée aventure! Ça a l’air magnifique malgré les mésaventures! Je comprends tellement le mal des montagnes, je l’ai subi en Bolivie! C’est pas un cadeau…

    1. Candie

      Ça fait partie du jeu, mais c’est clairement pas agréable !

  2. Amélie

    Quelle aventure ! Dingue !
    Et ce mal des montagnes, comment as-tu su redescendre avec ces sensations .. j’aurai flippé …
    Des moyens de le prévenir ? Ou ça peut arriver à n’importe qui ?
    En tout cas bravo pour cette aventure (d’une vie).

    Pour le constat écologique du Népal, j’avais vu un reportage qui disait que certains sentiers allaient être fermés car ils devenaient des « autoroutes » … incroyable à croire mais c’est vrai que le Népal n’a jamais eu autant la côte … dommage de voir ces endroits si purs se faire détériorer …

    1. Candie

      Salut Amélie,
      A vrai dire, le mal des montagnes peut arriver à n’importe qui. Tu peux être super habitué.e à aller en haute montagne et le subir d’un coup sans prévenir et vice versa, quelqu’un de pas trop sportif qui monte en altitude pour la première fois sans grande acclimatation peut ne rien avoir. Il y a quelques manières de se préparer au préalable, mais tu ne sais pas plus ce qui t’arrivera une fois en haut.

      Oui, ça fait mal de voir des endroits comme ça aussi abimés par l’Homme, mais au vu de la popularité du pays et le fait que le gouvernement ne veut pas changer certaines choses (ex avec les permis délivrés pour grimper l’Everest), ça peut mal finir. Je ne savais pas qu’ils voulaient fermer des sentiers par contre, sais-tu de quand date cette info ?

  3. NatureChaussures

    Wow incroyable ce récit !
    Je commence à me renseigner pour aller voir l’Everest de plus près.
    Merci pour ton témoignage et ces photos, qui m’ont autant donné envie d’y aller que chagriné à la vue de l’amoncellement de déchets…
    Je vais tenter l’aventure quand même je pense 🙂
    Je sais où venir chercher les infos dont j’ai besoin en tous cas !
    A bientôt

  4. Joan

    Superbe récit ! Le mal des montagnes est assez sournois, j’en ai eu un petit (maux de tête, nausées et vomissements) au Mont-Blanc alors que quelques années plus tard je courrais (presque :D) comme un lapin au Kilimanjaro qui est 1000m plus élevé. L’acclimatation avait été beaucoup plus progressive dans le second cas… En tout cas cela donne envie d’aller visiter ces régions, malgré le triste constat écologique, mais le tourisme représente une telle manne financière pour les populations locales… Comme toujours c’est une question d’équilibre à trouver et de comportement individuel responsable à adopter.

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