Une femme, une randonneuse. Aujourd’hui, nous sommes ravies d’accueillir Astrid sur le blog pour le début d’une série d’interviews de femmes randonneuses ! Nous adorons suivre ses aventures parfois à pied, d’autres fois en van ou bien en auto-stop. Pour cet interview, nous avons souhaité nous attarder sur une de ses dernières aventures, et pas des moindres ! Astrid s’est donc prêtée aux jeux des questions pour partager son incroyable expérience sur les chemins de Compostelle ainsi que son retour d’expérience en tant que femme randonneuse solo.
On vous souhaite une bonne lecture !
- Peux-tu te présenter en quelques lignes ?
- Tu as à ton actif de nombreuses randonnées à travers le monde, raconte-nous un peu ton parcours de randonneuse et comment as-tu commencé la randonnée ?
- Parmi tes dernières aventures, tu as fait le chemin de Compostelle, combien de temps et de kilomètres as-tu marché ? Peux-tu nous parler un peu de ton itinéraire ?
- Qu’est-ce qui t’as donné envie de te lancer dans cette aventure ?
- Comment t’es-tu préparée à un tel périple (physiquement, matériellement, psychologiquement) ?
- Quel est ton meilleur souvenir de ce pèlerinage ?
- As-tu vécu des difficultés particulières durant cette marche ?
- Vous êtes d’abord parties à 2 avec une amie à toi, puis tu as fait d’autres portions seule. Comment as-tu vécu la randonnée en tant que femme ? T’es-tu déjà sentie en danger ?
- Si tu devais donner un conseil à un futur pèlerin qui voudrait se lancer sur les chemins de Compostelle, quel serait-il ?
- As-tu un ou plusieurs conseil(s) à donner à une femme qui voudrait se lancer dans ses premières aventures de randonnée en solo ?
- Pour finir, as-tu une prochaine aventure en prévision ?
Peux-tu te présenter en quelques lignes ?
Bonjour ! Je m’appelle Astrid, j’ai 33 ans et je suis originaire d’Orléans. En 2013, j’ai décidé de tout quitter pour partir faire le tour du monde. Je pensais voyager durant un an avant de rentrer chez moi, et finalement cela fait plus de 6 ans que je suis en vadrouille. Pour faire court, je suis quelqu’un qui aime prendre mon temps et je voyage donc le plus lentement possible : beaucoup à pied, mais aussi en auto-stop et en van aménagé.

Tu as à ton actif de nombreuses randonnées à travers le monde, raconte-nous un peu ton parcours de randonneuse et comment as-tu commencé la randonnée ?
J’ai commencé à randonner un peu par hasard, lors de mes voyages ici et là. Un peu partout sur la planète, il y a des endroits formidables à découvrir, qui ne sont souvent accessibles qu’à pied. Cela m’a poussée à enfiler mes chaussures de marche pour aller voir ces joyaux cachés d’un peu plus près ! Avec le temps, j’ai pris goût à la marche et à la sérénité qu’elle procure. J’aime ce mode de déplacement lent et respectueux de la nature, que je trouve si apaisant.
Parmi tes dernières aventures, tu as fait le chemin de Compostelle, combien de temps et de kilomètres as-tu marché ? Peux-tu nous parler un peu de ton itinéraire ?
J’ai effectué mon premier chemin en 2018, j’étais alors partie d’Orléans et j’ai marché jusqu’à Compostelle et Fisterra, sur environ 1800km. Durant ces deux mois, nous étions deux, ce que j’ai trouvé rassurant pour me lancer sur mon premier camino.
L’année suivante, je suis partie marcher seule sur le chemin Portugais, depuis Lisbonne, sur 850km, un mois environ. Quelques temps plus tard, je rejoignais Séville et entamais mon troisième chemin : la Via de la Plata, 1000km de rando en hiver, un mois dans la plus grande solitude. Les trois aventures furent très différentes, mais toutes furent magiques !
Qu’est-ce qui t’as donné envie de te lancer dans cette aventure ?
Je ne sais pas vraiment pour être honnête ! Je dirais que c’était une idée qui me trottait en tête depuis longtemps, d’autant plus que j’avais lu énormément de livres sur le chemin. Je suis donc partie la première fois, depuis chez moi, à la poursuite de ce rêve… Depuis, je crois bien que je suis devenue accro : le camino peut en effet être très addictif, on sait quand on le commence, mais jamais quand on le termine !
Comment t’es-tu préparée à un tel périple (physiquement, matériellement, psychologiquement) ?
Là encore, je vais être honnête : je ne me suis pas du tout préparée, ni physiquement, ni matériellement. La façon dont je voyage habituellement est très aléatoire : je fais du stop et je vais là où les conducteurs me mènent, plantant souvent ma tente en bord de route.
Sur le chemin, j’ai décidé de procéder de la même façon : avancer, kilomètre après kilomètre, et installer mon petit coin de bivouac quand mes pieds me disent stop. C’est à mon sens le meilleur moyen de jouir de toute la liberté que le camino a à offrir.
Quel est ton meilleur souvenir de ce pèlerinage ?
Il y en a eu tellement ! J’ai vraiment du mal à n’en choisir qu’un, car les belles rencontres ne manquent pas sur le chemin…
Alors, je repense à tous ces moments où mettre un pied devant l’autre a constitué la principale activité de ma journée, avant de manger et d’aller dormir, le sourire aux lèvres. Et je vous répondrai en vous disant seulement que sur le camino de Santiago, on vit des journées bien ordinaires, sur un chemin extraordinaire…
As-tu vécu des difficultés particulières durant cette marche ?
Comme tous les pèlerins, j’ai connu mon lot d’ampoules, de tendinites, de courbatures et de coups de soleil… mais si c’était à refaire, je n’hésiterais pas !
Vous êtes d’abord parties à 2 avec une amie à toi, puis tu as fait d’autres portions seule. Comment as-tu vécu la randonnée en tant que femme ? T’es-tu déjà sentie en danger ?
Le chemin est tout d’abord extrêmement bien balisé : il est presque impossible de se perdre. Ensuite, certains des itinéraires sont suffisamment fréquentés pour ne pas avoir à se retrouver seule en pleine pampa (ce n’est pas le cas pour la Via de la Plata) : chaque marcheuse peut donc choisir une voie où si elle le souhaite, elle se sentira entourée. Enfin, je rajouterai que si danger il y a (c’est à mon avis un risque qui certes, existe, mais qui est minime), il concerne tout autant les hommes que les femmes.
Si tu devais donner un conseil à un futur pèlerin qui voudrait se lancer sur les chemins de Compostelle, quel serait-il ?
Je lui dirais de ne pas trop préparer son aventure, de croire en lui/elle, de faire confiance au chemin et de se lancer. Sur le camino, une certaine magie (que d’autres appellent hasard) permet au pèlerin d’arriver toujours à l’heure, là où la vie lui donne rendez-vous…
As-tu un ou plusieurs conseil(s) à donner à une femme qui voudrait se lancer dans ses premières aventures de randonnée en solo ?
Peut-être, de s’écouter. Si l’on redoute le départ, pourquoi s’infliger autant de stress ? Mieux vaut dans ce cas y aller pas à pas : commencer d’abord à deux, avant de se lancer en solo par exemple. Ou encore partir sur deux jours, puis une semaine, puis un mois… Notre zone de confort s’étend au fil des expériences vécues, nul besoin de brûler les étapes !
Pour finir, as-tu une prochaine aventure en prévision ?
Oui ! Je devais partir marcher seule sur la Via Francigena (chemin de Rome) mi-mars : 2200km de sentiers perdus entre l’Angleterre et l’Italie, via la France et la Suisse. Bien sûr, à cause du confinement, j’ai dû reporter mon aventure. Aujourd’hui, j’espère que les choses se tasseront dans les semaines à venir, je n’ai pas envie de ressentir de la méfiance ou tout autre sentiment négatif dans les villages que je prévois de traverser. Je pense donc rester tranquillement avec mes proches pour quelque temps encore, et j’attends patiemment de voir ce que l’avenir nous dira : le voyage est en somme une belle métaphore de la vie !
Merci à Astrid de nous avoir partagé son expérience de randonneuse sur les chemins de Saint Jacques de Compostelle. Vous pouvez en découvrir plus concernant les aventures sur les routes d’Astrid sur son blog Histoires de tongs. Elle y partage ses carnets de voyage (à pied, en stop, en van), ses conseils aux voyageurs baroudeurs et sa philosophie de voyage alternatif et de vie nomade. Vous pouvez également retrouver le dossier complet d’Astrid sur les chemins de Compostelle.
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Vous êtes sur un article interview concernant l’expérience d’une randonneuse invitée sur le blog.
Cet article fait partie d’une série mettant en lumière les expériences diverses et variées de femmes randonneuses. Notre objectif à travers ces interviews est d’inspirer d’autres femmes à oser se lancer sur les sentiers et prendre confiance en elles. Si d’autres l’ont fait avant vous, alors pourquoi pas vous ? Vous êtes plus fortes que vous ne le croyez !
Vous pouvez retrouver l’ensemble des interviews et nos conseils spécifiques pour les femmes randonneuses dans la rubrique « La randonnée au féminin ». Nos conseils pour se lancer dans la randonnée sont également disponibles dans la rubrique « Débuter en randonnée ».
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On tombe souvent sur les mêmes inspirations, de celles qui nous ramènent vers des sentiers rêvés depuis quelques temps… J’ai découvert le blog d’Astrid cet été pendant son périple le long du GR3 puisqu’elle a dû remettre à plus tard ses velléités de Via Francigena et là encore, elle a su m’ouvrir à de nouvelles possibilités de randonner.
Bons chemins à Astrid et vous!
Astrid est vraiment inspirante oui, c’est super motivant de la voir se lancer si facilement seule dans plein de grandes randonnées ou aventures autour du globe. On l’a rencontré il y a quelques semaines, c’est vraiment une personne super sympa avec qui il est agréable de discuter.