Premiers pas dans la forêt amazonienne péruvienne, près de la ville d’Iquitos

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  • Post last modified:17 avril 2020
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Lors de notre voyage en Amérique latine, nous n’avions jamais prévu d’aller à Iquitos, au cœur de la forêt amazonienne péruvienne, mais comme souvent au cours de voyage au long cours, le partage d’expériences et d’informations avec d’autres voyageurs et la flexibilité permet aux plans de changer. De ce fait, sur un coup de tête et avec les encouragements d’un couple que nous avions croisé près de trois mois plus tôt à Sucre, en Bolivie, nous sommes allées à Iquitos. Pourquoi avons-nous aimé notre séjour dans la jungle malgré le fait d’avoir été le repas des moustiques ? Comment aller dans la jungle ? Par qui passer ? Tant de questions que l’on peut se poser avant ces premiers pas dans la selva ! On vous raconte maintenant notre expérience et on vous partage les infos pratiques…

Séjour : Décembre 2018


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Iquitos, la ville perdue au milieu de la forêt amazonienne péruvienne

Iquitos est inaccessible par voie routière. Elle est entourée de jungle et se situe entre les fleuves Amazone, Nanay et Itaya, de ce fait, seules les voies fluviales et aérienne permettent d’y accéder. Nous avons pris l’avion pour y aller car, en arrivant sur la fin de notre voyage, nous avions peu de temps devant nous. Nous avons donc pris un Aller/Retour depuis Lima avec cinq jours sur place pour pouvoir profiter de découvrir un bout de jungle.

La ville d’Iquitos elle-même n’est pas des plus intéressantes, mais vous pourrez tout de même voir la Casa de fiero (maison de fer), une des œuvres de Gustave Eiffel que l’on peut retrouver en Amérique latine, n’hésitez pas à aller voir le très intéressant musée de la culture indigène d’Amazonie ou vous promener (en faisant attention à vos biens) au marché de Belen.

Un instant à Iquitos
Un instant à Iquitos

Au-delà de ça, Iquitos est une ville relativement sale et sans charme, mais elle est la porte d’entrée vers un autre monde, le monde sauvage et brut de la forêt amazonienne péruvienne.

Nos premiers pas dans la jungle amazonienne

De la part de nos copains que nous avons rencontré à Sucre, nous avons eu le contact de Jorge, le créateur du camp « Campamento Shamanico la Luz del Ayahuasca ». L’histoire de Jorge est intéressante et le personnage lui-même est vraiment dans une démarche positive, ce que nous avons directement apprécié.

Jorge a travaillé de nombreuses années pour des agences locales. Mais il se savait exploité et il voyait que le touriste payait un prix exorbitant pour une prestation qui ne valait pas le prix de vente. Il a eu la chance d’avoir un coup de pouce de clients (maintenant amis) espagnols, ce qui lui a permis de s’émanciper des agences pour créer son propre camp, celui que nous allons vous présenter ici.

Depuis Lima, nous avons contacté Jorge via Whatsapp et il nous a répondu directement avec les réponses à nos questions et quelques infos en plus. Nous nous sommes ensuite passé un coup de fil et tout semblait aller comme sur des roulettes, nous venions de planifier notre séjour avec lui. Jorge n’est pas très compliqué ! 😄

Numéro de téléphone de Jorge : +51 943 441953

Nous partions donc pour Iquitos deux jours plus tard, en sachant qu’il allait venir nous chercher à l’aéroport à notre arrivée. Et il était bien là, un grand gaillard large d’épaule et souriant avec une voie très grave.

Nous sommes tous les trois montés dans un petit moto-taxi et nous étions bien à l’étroit avec nos deux gros sacs de voyages et nos deux sacs photo dans un engin de si petite taille. C’était bien drôle ! Nous avons pris la direction du centre-ville d’Iquitos et des bords du fleuve où nous avons pris un premier bateau pour rejoindre la petite ville de Tamshiyacu sur les bords du fleuve Amazone. Ici nous sommes montés sur le bateau de Jorge et il nous a emmené directement à son camp, à 45 minutes environ de Tamshiyacu, en remontant le fleuve.

Une fois au camp, nous nous sommes installées dans le dortoir avant d’aller retrouver Jorge pour en savoir plus.

Au camp, les lits sont des petits matelas en mousse fine installés sur des structures en bois faites maison qui font office de sommier. Chaque lit, double ou simple possède sa moustiquaire et il n’y a aucune lampe car il n’y a pas l’électricité au camp. Mais quelle expérience géniale que de manger à la bougie chaque soir, de se déconnecter de nos équipements électroniques et de s’endormir simplement avec le bruit (très fort) des insectes et animaux nocturnes que l’on sait proche de nous.

Nos repas étaient dans la cuisine familiale car lorsque Jorge a eu terminé de monter son camp, il a fait venir une partie de sa famille là (sa femme et ses deux filles, son fils ayant préféré rester au village avec sa grand-mère et ses copains). Il y a donc aussi leur espace privé au camp, en plus de la cuisine, du dortoir et du coin hamac également là où se déroule les séances d’Ayahuasca pour celles et ceux qui souhaitent s’y essayer.

Notre séjour s’est déroulé sur quatre jours au camp de Jorge.

Qu’avons-nous fait exactement au cœur de la forêt amazonienne ?

Tout d’abord, Jorge est plutôt flexible et il n’y a pas de planning précis, ce qui peut ne pas plaire à tout le monde. En ce qui nous concerne, nous avons apprécié sa manière de fonctionner.

Ce séjour était sous le signe de la flore et de la faune et notre premier après-midi nous l’avons passé à apprendre les plantes médicinales utilisées dans la jungle que ce soit pour soigner ou pour chasser. C’était très intéressant, même si aujourd’hui nous serions bien incapables de nous en souvenir du fait que ce ne sont pas des plantes que l’on a chez nous et que l’on a l’habitude de voir. Ensuite nous sommes montés dans la pirogue de notre guide Manual (voisin et ami de Jorge qui travaille avec lui) pour aller observer les dauphins roses et les dauphins gris du fleuve Amazone. Nous avons également été gâtées d’une belle fin de journée avec le soleil qui descend sur le fleuve.

La seconde journée, nous l’avons commencée en allant à la pêche aux Piranhas. Ne voulant pas pêcher ces pauvres poissons qui ne m’ont rien fait, je faisais exprès de laisser les Piranhas manger les appâts. Je sais qu’eux, par instinct, n’auraient pas eu la même pitié si j’avais mis ma main dans l’eau, mais bon 😅… Enora a eu de prises, deux petits Piranhas que l’on aurait bien remis à l’eau, mais Manual voulait les ramener au camp pour les cuisiner le midi. Par curiosité, j’ai gouté un morceau, mais si on part que du principe du goût, c’est sans intérêt.

Ce même après-midi nous sommes allés marcher dans la forêt pour voir si nous pouvions observer un paresseux. Ce fût le cas, mais nous avons été déçues par la manière de faire de Jorge sur ce point. Nous étions trois clientes ce jour-là et nous étions toutes d’accord pour observer l’animal de loin. Jorge n’a pas voulu nous entendre et c’est mis en tête d’aller chercher l’animal. Non seulement il l’a dérangé, mais il l’a poussé à tomber de l’arbre où il était pour nous le montrer de plus près. Ce sont malheureusement les schémas qu’il connait via les pratiques des agences et les demandes de certains touristes, mais nous avons essayé de lui expliquer qu’observer était mieux que déranger. C’est encore quelque chose que certaines personnes ont du mal à comprendre.

L’écolo note
Que vous alliez voir Jorge suite à cet article ou que vous viviez une expérience dans la jungle via une agence ou une autre personne, n’hésitez jamais à mentionner votre point de vue si vous pensez comme nous, qu’il est plus important d’observer les animaux sauvages plutôt que de les déranger. Soyez respectueux de votre environnement ainsi que de ces habitants (humains ou animaux).

Le lendemain matin, Enora, Jorge, Manual et moi sommes partis à la recherche d’une plante aquatique bien précise, la Victoria amazonica, qui est très grande et permet aux poissons de se cacher dessous pour être à l’ombre lors des journées chaudes. Cette plante est assez incroyable et toute douce. Les indigènes l’utilisent également pour ses vertus médicinales.

Dans l’après-midi, nous sommes parties avec Manual seulement pour marcher dans la forêt amazonienne, aller à la découverte d’une petite cascade au cœur de la forêt où Manual nous a raconté quelques légendes et nous avons pu goûter à un très bon ananas que nous avons pris directement sur son arbre à l’aller. En rentrant au camp, nous sommes partis avec l’autre cliente, Jorge et quelques-uns des enfants de Jorge et des petits-enfants de Manual en Pirogue pour aller nager dans l’Amazone. Un moment incroyable pour ce que ça représente !

Nous avons nagé dans le fleuve Amazone !

Pour notre dernier matin chez Jorge, nous sommes parties marcher avec Manual dans une autre partie de la forêt. Manual nous a montré comment faire des pièges (un pour capturer, l’autre pour tuer) et même si je ne compte pas m’en servir (je préfère me mettre à apprendre les rudiments de la permaculture, faire mon potager et soigner mes quelques poules pour avoir de beaux œufs), c’était intéressant de le voir faire et de comprendre que là où il vit, il n’a pas assez d’argent pour aller au marché et qu’il doit encore être en mode chasseur-cueilleur pour vivre et faire vivre sa famille. Nous nous sommes ensuite enfoncés dans la jungle pour essayer d’observer des animaux (anacondas, crocodiles, toucans), mais nous n’avons vu rien ni personne à part quelques cacaotiers.

Grenouille d'Amazonie
Grenouille d’Amazonie

En tout cas, je peux vous dire que marcher dans la jungle amazonienne, en bottes, avec des moustiques qui nous croquent toutes les secondes et avec un pourcentage d’humidité élevé dans l’air, c’est épuisant !! 😅

Avec Jorge nous avons payé 150 soles par jour (prix payé en fin 2018) ce qui incluait les 3 repas, l’eau, les excursions et les nuits. Le prix est plus que correct quand on voit les prix que proposent les agences. Il est seulement nécessaire de le payer en liquide et ce dès le matin de votre arrivée car il profitera sûrement de l’arrêt entre les deux bateaux à Tamshiyacu pour aller faire des courses au marché pour votre séjour. A savoir, le prix de 150 soles n’est valable que s’il vient vous chercher directement à l’aéroport d’Iquitos. S’il doit vous récupérer à un hostel d’Iquitos le prix sera plus élevé car Jorge sera obligé de reverser une commission élevé à l’hostel (même si ce n’est pas l’hostel qui vous a mis en relation… ).

Préparer son séjour à Iquitos

Où loger à Iquitos

À Iquitos, nous avons passé deux nuits dans l’hostel The Amazon Within, l’hostel d’un ami de Jorge. Le lieu est vraiment sympa et propre. Il y a une belle cuisine bien équipée pour cuisiner et l’ambiance était vraiment bonne. Nous avions payé 22 soles par personne et par nuit pour un lit dans un dortoir de 6 avec salle de bain dans la chambre. Il y a également des dortoirs de 6 ou 8 avec salle de bain hors de la chambre et le prix est de 18 soles par personne et par nuit.

Où manger à Iquitos

À Iquitos, nous sommes allées manger à l’Amazon Bistro qui se trouve le long de la promenade le long du fleuve.

Maintenant, vous avez une meilleure idée de ce qui a rendu cette expérience dans la jungle amazonienne péruvienne une expérience incroyable dont on se souviendra longtemps. N’hésitez pas à nous contacter si vous avez des interrogations. Est-ce qu’un séjour dans cette partie du monde vous tenterait ? Seriez-vous prêt.e à marcher en bottes de pluie dans la forêt pendant quelques heures ? À vous battre contre les moustiques ? Et pourtant à sortir de tout ça avec la pêche ? 😉


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Candie

Salut, moi c'est Candie ! J'ai voyagé quelques années en backpacking et profité de quelques séjours d'expatriations qui m'ont apportés beaucoup de bonheur à travers les découvertes, les rencontres et l'apprentissage. Sensible à l'écologie et à la protection de notre environnement, j'ai mis de côté les voyages lointains pour profiter de la beauté de la nature proche de chez nous en favorisant les aventures outdoor à travers la randonnée pédestre, le VTT et autres sports de plein air.

Cet article a 3 commentaires

  1. Anne

    C’est si beau! Ca me rappelle le Costa Rica!

    1. Candie

      Oui, c’est vraiment incroyable et tellement dépaysant. Nous ne connaissons pas le Costa Rica, mais nous en avons entendu beaucoup de bien !!

  2. Clémentine

    J’aimerai tellement vivre une aventure comme celle-ci !! La jungle, les cascades, la faune incroyable, c’est vraiment un ecosystème à part et particulièrement fascinant. J’espère qu’on arrivera à le sauver d’une déforestation totale & peut être même y aller une jour 🙂 !

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