Pourquoi nous ne sommes pas allées au Désert d’Atacama au Chili ?

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  • Dernière modification de la publication :17 avril 2020
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Le désert d’Atacama au Chili est magnifique et populaire pour ses paysages à couper le souffle et dû au fait que c’est un des meilleurs lieux au monde pour observer les étoiles. Malgré cela, nous avons pris la décision de ne pas y aller alors que nous en étions proche, que nous en aurions eu la possibilité et que le lieu nous attirait pour la force qu’il semblait dégager et la beauté des paysages. Alors pourquoi ne pas aller au désert d’Atacama ? On vous explique ça…

 

Le désert d’Atacama fait partie de ces lieux qui font rêver. On en a tous plus ou moins entendu parler : ciel étoilé, flamants rose, désert, lagunes d’altitudes, geysers, etc.

Mais derrière tout ça, se cache aujourd’hui une triste réalité : le tourisme de masse et le non respect de l’environnement. Certaines actions ont vu le jour ou ont failli voir le jour, mais il semblerait, comme disait un habitant d’une communauté local : « si tu n’as pas d’argent, tu as rien ici ». Ce sont donc les agences de voyage qui gagnent et qui continuent encore et encore à emmener des touristes quotidiennement sur les lieux parfois en danger du Désert d’Atacama.

 

Tourisme désert d'Atacama au Chili

 

Certes, toutes les agences ne sont pas irrespectueuses, mais le simple fait de fouler les sols friables du désert vont entraîner dans un futur plus ou moins proches des changements définitifs pour ce lieu naturel grandiose ! Mais ne soyons pas si fermé, le tourisme n’est pas seul responsable…

Il y a d’autres raisons, des raisons sociales, qui nous ont poussées à boycotter le Désert d’Atacama. Car derrière le business touristique et ses dérives se cachent d’autres problèmes.

 

Les problèmes du tourisme de masse dans le désert d’Atacama

Des études ont été faites, des problèmes ont été constatés par des géologues, mais trouver des sources d’informations n’est pas facile car le désert d’Atacama, attirant beaucoup de touristes et donc d’argent, il est donc fort possible que les problèmes majeures soient cachés du grand public. J’ai tout de même réussi à creuser dans toutes les langues (J’ai même contacté quelques organismes, mais ceux là sont restés silencieux ou ont répondu disant ne pas posséder d’études concrètes. Intéressant quand cela vient de l’organisme principal de gestion de l’environnement et du tourisme au Chili.) que je maîtrise pour trouver quelques informations pertinentes sur les problèmes engendrés par le tourisme de masse.

 

Laissez-moi maintenant vous partager tout cela :

En pleine saison touristique, d’Octobre à Mai, des centaines de milliers de voyageurs visitent la région d’Atacama. Chaque matin, alors que le soleil n’est pas encore levé, de longues files de phares se dirigent vers les geysers d’El Tatio, un des spots les plus visités du désert d’Atacama.

 

Geyser El Tatio au désert d'Atacama au Chili

 

C’est un nombre colossal de personnes qui affluent dans cette partie du monde chaque année et il devrait être impératif de réguler l’activité humaine pour que celle-ci n’affecte pas les écosystèmes.
Malheureusement, dans un monde où l’argent est roi, le tourisme est un avantage économique et la nature est mise au second plan. Mais le tourisme est non réglementé et totalement incontrôlé à San Pedro de Atacama et de nombreuses agences continuent d’ouvrir leur portes et ne respectent pas les écosystèmes ni les communautés avoisinantes.

En effet, certaines agences en viennent même à convaincre les touristes que les communautés locales Atacameños ont toutes péries lors de la colonisation espagnole et qu’il n’y a plus de survivants. Ce qui est bien sûr totalement faux. Mais ces communautés ne touchent rien grâce au tourisme et vivent dans des situations précaires. Par exemple, leur eau passe par une solution saline et se charge en sel, mais également en minéraux plus ou moins toxiques, comme l’arsenic. Ces eaux-là ne seront jamais touchés par les touristes car tout est fait pour les préserver, mais les communautés n’ont pas les moyens pour lutter contre ces problèmes qui les touchent directement.

 

Tourisme au désert d'Atacama

 

Quand aux écosystèmes, nous avons pu apprendre via le blog Les Raine du Voyage, que le poids des véhicules et des touristes qui affluent chaque jour sur les sol très friables et volcaniques des sites naturels d’Atacama pourront potentiellement engendrer un effondrement sans retour. Ce serait une catastrophe naturelle qui pourrait être prévenue si le nécessaire était mis en place dès maintenant pour cadrer et limiter le tourisme.

Les autorités locales et le gouvernement régionale ont bien tenté de mettre en place plusieurs actions pour un tourisme durable, mais si certaines ont été au bout, très peu ont en réalité abouti à quelque chose de concret et de satisfaisant.
L’ancienne maire d’Atacama, Sandra Berna, avait annoncé dans une interview « J’aimerais que les gens soient plus conscients, qu’ils comprennent ce que la science et les études disent de notre écosystème ». À notre avis, il faut conscientiser le public, ce qui n’est pas une mince affaire, mais ce qui est au moins un pas en avant. Un touriste averti pourra faire le choix de refuser de participer à la destruction, comme cela est notre cas ou celui de nos copains Laura et Pierre, du blog Deux Évadés, qui avaient fait le même choix avant nous. Nous savons que les agences ne feront pas d’efforts, c’est donc à nous, voyageurs, de boycotter certaines zones trop touristiques.

 

Flamant rose à Atacama

 

Voyager n’est pas un marathon pour aller voir seulement les plus beaux lieux du monde. Voir certains de ces lieux fait partie du voyage, mais profitons des expériences, des découvertes et des rencontres et parfois, acceptons de ne pas aller voir certains lieux. Faisons le choix conscient de ne pas rajouter nos traces sur certains écosystèmes en dangers. Qu’en pensez-vous ?

 

Les problèmes qui s’ajoutent au tourisme de masse dans la région d’Atacama

Alors certes, le tourisme de masse est un fléau majeur à Atacama, mais ce n’est pas la seule raison. L’équilibre de la région est également affecté par les routes et les opérations minières très présentes dans l’Altiplano que ce soit au Chili, mais également en Argentine, en Bolivie et aussi au Pérou.
La partie septentrionale a été atteinte par le surpâturage du bétail, l’exploitation du bois de chauffe et la récolte de plantes rares à des fins commerciales.
Ajoutant à cela, le passage du Paris-Dakar (certes cela est aussi un peu beaucoup touristique) et il y a un mélange explosif nocif pour la préservation du désert d’Atacama.

 

Ciel etoilé au désert d'Atacama

 

Savez-vous que les paysages désertiques sont extrêmement sensibles aux modifications ?
Tout d’abord il y a les modifications visuelles. La visibilité peut dépasser 10 km dans le désert et les altérations du paysages sont donc perceptibles à grande distance. L’autre raison est une question de récupération des écosystèmes. Le désert étant un lieu “hors du temps” les choses ne bougent pas, l’exemple donné est celui d’une pierre que vous pouvez poser à un endroit précis, vous reviendrez dans quelques années et celle-ci n’aura pas bougé d’un centimètre. Cela peut-être de même pour les traces des roues des véhicules qui passent par centaines lors de la célèbre course.

 

L’écologie est un point important et en tant que touristes, nous participons volontairement ou non à l’impact sur les écosystèmes. Mais il est tout de même possible de profiter, de continuer de voyager tout en ayant une certaine éthique. Quelles sont vos pensées sur le sujet ? Iriez-vous tout de même au désert d’Atacama même après avoir appris tout ça ? Vous empêcheriez-vous d’aller dans certains lieux en danger pour ne pas en rajouter au tourisme ?

 


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Le désert d'Atacama au Chili est une des attractions touristiques phare du pays. Et pourtant, nous vous expliquons pourquoi nous ne somme pas allées dans ce désert d'Atacama ! #ecologie #tourisme #travel #ecoresponsable #ecotourisme

 

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Candie

Salut, moi c'est Candie ! J'ai voyagé quelques années en backpacking et profité de quelques séjours d'expatriations qui m'ont apportés beaucoup de bonheur à travers les découvertes, les rencontres et l'apprentissage. Sensible à l'écologie et à la protection de notre environnement, j'ai mis de côté les voyages lointains pour profiter de la beauté de la nature proche de chez nous en favorisant les aventures outdoor à travers la randonnée pédestre, le VTT et autres sports de plein air.

Cet article a 6 commentaires

  1. Coucou les géonautrices,
    Bravo pour ce bel article, je partage tout à fait votre constat. Perso j’ai trouvé San Pedro très artificiel et commercial (et très cher). Je n’y suis finalement resté qu’une journée, sans excursion.
    Par chance je n’ai pas l’impression d’avoir raté un lieu exceptionnel, car toutes les descriptions que j’ai pu en trouver me font terriblement penser à toute la puna en général, que ce soit en Argentine ou au Chili.
    La différence est qu’en voyageant en auto-stop, j’ai pu intriguer les habitants de ses petits villages et parfois partager leur quotidien, très loin de l’ambiance de tourisme de masse de San Pedro que vous décrivez et qui ne m’a pas beaucoup attiré non plus ^^
    Bonnes routes et bons matés à vous 😉
    Samuel

    1. Candie

      Salut Samuel,
      Merci pour ton retour sur ton passage dans la région, c’est intéressant. Effectivement, nous avons eu aussi la même impression que toi sur le fait que ça doit ressembler au nord de l’Argentine et probablement au Sud-Lipez en Bolivie.
      C’est vrai que ta manière de voyager t’a permis d’être plus au contact de la population locale, ce qui est une très bonne chose en tout cas.
      À très vite.

  2. Bernard

    Bien vu. J’ai moi aussi pris conscience une fois au Chili de la réalité du tourisme de masse et de toutes ses dérives dans le désert d’Atacama. J’ai donc décidé de rayé de mon programme cette destination, malgré son réel intérêt.

    Bernard P.

    1. Candie

      Effectivement, il faut parfois faire des choix difficiles pour ne pas faire partie de la masse qui va impacter certains lieux.

  3. Chrys

    Je suis tombée sur sur cet article par hasard mais y’a pas mal d’inexactitudes : c’est pas le tourisme qui gère le monde à San Pedro et « Mais ces communautés ne touchent rien grâce au tourisme et vivent dans des situations précaires », c’est faux également. Les Atacamenos sont riches, très riches au contraire et c’est eux qui contribuent à appauvrir la région, ce sont aussi qui ont en grande partie la gestion des plus grands sites touristiques à san Pedro (en co-gestion avec l’état). Ce sont également les communautés qui décident de qui aura de l’eau ou pas. Je suis en train de finir un dossier à ce propos, je peux vous le faire passer quand ça sera fini.

    Pour le reste comme beaucoup d’endroits touristiques hélas, c’est le cas, mais le tourisme va périr à San Pédro, le village ne sera plus jamais tel qu’on l’a connu avant.

    1. Candie

      On avait fait énormément de recherches pour cet article, sur des sites locaux, des journaux, des sites gouvernementaux, etc… Et en espagnol, anglais et français. On avait même contacté un ou deux organismes (je sais plus exactement)… Mais j’avoue qu’en fonction de ce qu’on a trouvé, comme on a refusé d’aller sur place, certaines infos pouvaient ne pas être 100% fiables. Je veux bien que tu nous transfert ton dossier quand il sera terminé.

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